La commande publique communautaire était au cœur d’une réflexion du secteur privé national à l’initiative de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) en partenariat avec l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP). Une occasion pour les acteurs nationaux d’identifier les contraintes qui empêchent les entreprises nationales d’avoir un meilleur accès à la commande publique communautaire dans les pays de l’UEMOA.
Axée sur ‘’les défis et enjeux de l’opérationnalisation des régimes de préférences accordés au secteur privé dans la commande publique communautaire dans les pays de l’UEMOA’’, l’atelier initié par la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) en partenariat avec l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) avait comme objectif d’identifier les contraintes qui empêchent aux entreprises nationales un meilleur accès à la commande publique communautaire de biens et services.
Ces réflexions auxquelles ont pris part des représentants de l’administration, du secteur privé national, des institutions financières, des partenaires au développement, de la société civile et de la presse entre autres ont été présidées par le Secrétaire général du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, en présence du Directeur général de l’Armp, M. Saer Niang mais aussi de la présidente du Haut Conseil du Dialogue Social Madame Innocence Ntap Ndiaye.
Et cette dernière n’a pas manqué de rappeler, dans son speech, que l’ordre du jour vient à son heure car constituant une préoccupation générale: « nous dépassons le cadre national pour englober tous les pays membres de l’Uemoa qui sont au nombre de sept et le Sénégal s’est toujours caractérisé par des politiques qui favorisent le secteur privé national. Biensur, on ne peut pas atteindre tous les objectifs mais au niveau de la formulation des politiques, c’est une préoccupation constante de son excellence M. le Président de la République et du ministère de l’Economie qui travaillent à avoir un cadre pour le secteur privé national », a indiqué madame Innocence Ntap Ndiaye
Elle ajoute: « aujourd’hui, c’est ce qui explique ma présence, le dialogue social est reconnu de nos jours comme véritablement un levier pour le développement économique et social dans nos pays et à l’extérieur de nos pays. Pour exemple, je sors d’une grande réunion de haut niveau qui s’est tenue au niveau du Bureau International du Travail (BIT) sur le dialogue social avec et pour les jeunes. Cela a un lien parce que les jeunes, c’est les emplois, c’est le secteur informel, c’est les revenus apportés aux pays mais qui ne sont pas organisés, mais c’est aussi les risques d’instabilité. Donc il ya enjeu à avoir une vue globale pour tous les pays de l’union.’’
‘’Pour que ces politiques soient une réussite, il faut des hommes et des femmes qui réfléchissant pour que la pauvreté qui caractérise la plupart de nos pays puisse reculer. Et le Haut Conseil est tripartite avec le gouvernement, les travailleurs et le secteur privé national. Au niveau de l’union, je l’ai dit, nous avons un instrument qui s’appelle le Conseil du Travail et du Dialogue Social dont le Sénégal assure la présidence et dont le secrétariat administratif est assuré par un sénégalais, et le président de la commission est un sénégalais, je pense que tout ça, ce sont des choses que nous devons mettre ensemble pour que les conclusions de ces travaux arrivent rapidement sur la table des personnes concernées parce que la Cnes est un acteur important dans l’économie de ce pays », a conclu la présidente du Haut Conseil du Dialogue Social.
Pour sa part, le président de la Cnes, Adama Lam, après avoir rendu un hommage et formulé des prières à l’endroit du défunt président de la Confédération, Mor Talla Kane, pour le repos de son âme, est revenu sur les tenants et les aboutissants de ces réflexions qui revêtent une importance capitale.
« Vous le savez, notre pays est à la croisée des chemins et c’est le moment pour que tous ses fils puissent parler ensemble et essayer de trouver des solutions. L’atelier part de cette démarche là. Ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a un déficit d’exploitation des possibilités qu’il ya dans la commande publique et tous les sujets peuvent être débattus en profondeur pour que chacun puisse saisir les opportunités », a dit le président de la Cnes qui ajoutera: « le gouvernement comme le secteur privé, nous cherchons tous à ce que nos pays se développent, ça c’est une constante.
A partir de là, je pense qu’il est compréhensible que l’on puisse exploiter les outils que nous avons, d’abord pour prendre toutes les opportunités qui s’offrent à nous dans notre pays et prendre aussi toutes les opportunités qui se passent dans l’espace communautaire. C’est le but du séminaire. Il est temps que l’on comprenne que les différentes crises que nous avons subies, qu’il s’agisse de la Covid-19, de la crise au Mali voisin, de la guerre en Ukraine, cela doit nous amener à reconsidérer notre façon de repenser notre économie, cela doit aussi nous amener à essayer de ne plus dépendre comme par le passé, de l’extérieur. Et il ya une particularité frappante dans nos Etats et dans l’espace Uemoa, c’est que nos gouvernements, constituent le principal fournisseur de travaux dans les pays, donc il est logique que l’on essaie de capter ce qui nous appartient et nous devons récupérer nos marchés, nos commandes publiques pour nos entreprises afin d’en faire des championnes », a laissé entendre M. Adama Lam.
À signaler que les trois panels de l’atelier, portaient d’abord sur la vulgarisation des préférences de l’UEMOA et de la Banque Mondiale en matière de commande publique, ensuite sur le choix d’un portefeuille d’entreprises pilotes d’échelle régionale et destiné à l’opérationnalisation des régimes de préférences prévus dans les textes législatifs et réglementaires de la commande publique du Sénégal et enfin sur les défis et enjeux pour réussir l’opérationnalisation des régimes de préférences communautaires réservés aux acteurs du secteur privé national. Et les principaux intervenants étaient l’Armp, la banque mondiale, l’Uemoa, la Cnes, la Dcmp, la Dgid, le Bos-Pse, le Cciad, le Cgf Bourse.
Au terme de l’atelier, la synthèse des travaux sera remise aux autorités compétentes pour une meilleure réglementation de la commande publique et une réussite l’opérationnalisation des régimes de préférences communautaires des pays de l’Uemoa.
Correspondance particulière de
Aly Saleh