11ième pays le plus résilient en Afrique à la criminalité économique et financière : Le Sénégal récolte les fruits du durcissement de son arsenal juridique

Le cabinet de conseil en gestion des risques, “Secrétariat international” vient de publier l’indice 2025 sur la criminalité économique et financière. Le rapport révèle que le Sénégal fait partie des pays africains les plus résilients en la matière. il est positionné à la 83e place au classement mondial et à la 11e place en Afrique. Le Sénégal ne badine plus

Le Sénégal ne badine plus avec la criminalité économique et financière. L’Assemblée nationale sénégalaise a adopté en 2023 un nouveau dispositif amélioré, modernisé de lutte contre ce fléau.

Ainsi, il a été instauré un pool judiciaire financier composé d’un parquet financier spécialement compétent pour traiter ces questions. Il a été également institué un collège de juges d’instruction financiers, une chambre d’accusation financière, une chambre de jugement financière et une chambre des appels financière. Et ces réformes commencent à porter leurs fruits.

Sept mois après sa mise en place, le Pool judiciaire financier (PJF) du Sénégal, le travail d’investigation a permis de saisir 142 véhicules confiés à l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (AGPBE). Il a été saisi également plusieurs biens immobiliers ainsi que d’importantes sommes d’argent.

En l’espace de quelques mois, note-t-on, les montants saisis et consignés sont passés de 2,5 milliards à 15 milliards F CFA. Le pool judiciaire financier a d’ailleurs informé que la valeur globale des avoirs saisis dans le cadre de ces enquêtes avoisinerait 135 milliards F CFA, entre biens immobiliers, véhicules et ressources financières.

Sur un autre registre, ces réformes entreprises par l’Etat du Sénégal a permis de classer le pays à la 83e place mondiale et à la 11e place au niveau africain de la première édition de l’indice sur la criminalité économique et financière. L’indice évalue les risques de criminalité financière et économique dans 177 pays.

Avec un score de 2.22, le Sénégal, après le Cap Vert, est aujourd’hui le deuxième pays de la région ouest africaine le plus résilient en la matière. Selon le cabinet de conseil en gestion des risques, “Secrétariat International”, les scores allant de 0 point (risque minimal) à 4 points (risque maximal) intègrent l’analyse des experts du cabinet de conseil avec des données provenant de trois indices qui font référence à l’échelle mondiale : le Basel AML Index relatif au blanchiment des capitaux, l’indice de perception de la corruption de Transparency International et l’indice de criminalité organisée de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GITOC).

Le Sénégal parmi les réformateurs réactifs

 

Le rapport de “Secrétariat International” informe dans la foulée que les pays étudiés sont classés en quatre niveaux de risques distincts : les «Titans transparents» (scores allant de 0 à 1,53 point); les «Acteurs vigilants» (scores allant de 1,54 à 2,18 points); les «Réformateurs réactifs» (scores allant de 2,19 à 2,83 points); et les «Retardataires en matière de réglementation» (scores allant de 2,84 à 4 points). Il est noté qu’aucun pays africain ne figure dans la catégorie “Titans transparents”. Et que dix se trouvent cependant dans la catégorie “Acteurs vigilants”.

Quant au Sénégal, il se trouve dans la catégorie des “Réformateurs réactifs”, c’est-à-dire les pays où les lacunes réglementaires et la faiblesse de l’application des lois rendent les efforts de lutte contre la criminalité économiques moins efficaces, malgré l’existence d’une volonté politique. Les Seychelles, le Botswana et Maurice sont les pays africains qui présentent les plus faibles risques de criminalité économique et financière en 2025, selon le classement du cabinet de conseil “Secrétariat International”.

A l’échelle mondiale, la Finlande est le pays le plus résilient à la criminalité économique etfinancière, avec un score de 1,01 point devant le Danemark, l’Islande, le Luxembourg et l’Estonie. Les Etats-Unis occupent le 45e rang mondial avec un score de 1,85 point alors que la Chine arrive à la 143e position. “Secrétariat International” souligne en définitive que ce fléau reste une préoccupation mondiale majeure, les flux financiers illicites devant augmenter de 4500 milliards en 2024 à 6 000 milliards de dollars à l’horizon 2030.

“Le blanchiment d’argent, la fraude, la corruption et les abus de marché continuent d’évoluer et de devenir plus sophistiqués, alimentés par l’évolution des priorités géopolitiques et réglementaires, les progrès rapides des actifs virtuels, la finance décentralisée (DeFi), l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning”, liton dans le document.

Quotidien L’As

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts