Rapport de l’ONU sur la famine et l’obésité : des lents progrès en Afrique et en Asie

La situation est particulièrement préoccupante en Afrique, parce que la région enregistre les taux les plus élevés en matière de la faim dans le monde et ces taux continuent d’augmenter dans presque toutes les sous-régions, quoique lentement. En Afrique de l’Est en particulier, près d’un tiers de la population (30,8 pour cent) souffre de la sous-alimentation.

Outre le climat et les conflits, les ralentissements et fléchissements de l’activité économique sont à l’origine de la hausse. Depuis 2011, près de la moitié des pays où la faim a augmenté en raison d’un ralentissement ou d’une stagnation de l’économie se trouvent
en Afrique.

La plupart des personnes sous-alimentées (plus de 500 millions) vivent en Asie, principalement dans les pays du sud de l’Asie. L’Afrique et l’Asie portent à elles seules la plus grande charge de toutes les formes de malnutrition, car elles comptent plus de neuf enfants sur dix présentant un retard de croissance et plus de neuf enfants sur dix souffrant de l’émaciation dans le monde. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, un enfant sur trois présente un retard de croissance.

En plus des problèmes de retard de croissance et d’émaciation, près des trois quarts des enfants en surpoids dans le monde, principalement en raison de la consommation d’aliments malsains, se trouvent en Asie et en Afrique.

Aller au-delà de la faim

Cette année, le rapport examine un nouvel indicateur aux fins de la mesure de l’insécurité alimentaire à différents niveaux de gravité et du suivi des progrès en matière de l’ODD 2: la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave. Cet indicateur est basé sur des données obtenues en demandant directement aux personnes, à l’aide d’enquêtes, leur accès à la nourriture. Les personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée ne sont pas certaines de pouvoir se procurer à manger et sont contraintes de réduire la qualité et/ou la quantité des aliments qu’elles consomment.

Le rapport estime que plus de 2 milliards de personnes, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, n’ont pas régulièrement accès à une alimentation saine, nutritive et en quantité suffisante. Le problème d’accès non régulier à la nourriture concerne aussi les pays à revenu élevé; par exemple, 8 pour cent de la population d’Amérique du Nord et d’Europe en sont concernés. Cela nécessite une profonde transformation des systèmes alimentaires dans le but de fournir une alimentation saine et durable à la population mondiale qui ne cesse de croître.

Faits et chiffres clés

· Nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde en 2018: 821,6 millions (soit 1 personne
sur 9)
· en Asie: 513,9 millions

· en Afrique: 256,1 millions
· en Amérique latine et dans les Caraïbes: 42,5 millions
· Nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave: 2 milliards (26,4%)
· Nouveau-nés présentant une insuffisance pondérale: 20,5 millions (1 sur 7)
· Enfants de moins de 5 ans présentant un retard de croissance (taille insuffisante par rapport à
l’âge): 148,9 millions (21,9%)
· Enfants de moins de 5 ans souffrant de l’émaciation (faible poids par rapport à la taille): 49,5
millions (7.3%)
· Enfants de moins de 5 ans en surpoids (poids élevé par rapport à la taille): 40 millions (5,9%)
· Enfants d’âge scolaire et adolescents en surpoids: 338 millions
· Adultes obèses: 672 millions (13% ou 1 adulte sur 8)

Oumou Khaïry NDIAYE
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