progrès dans la protection de la biodiversité : Baisse de la surpêche du thon et de la pollution, création de 18 nouvelles zones pour les écosystèmes marins vulnérables

Un programme quinquennal estimé à 50 millions de dollars, financé par le Fonds pour l’environnement Mondial (FEM) et développé par la FAO et ses partenaires, a permis de faire d’énormes progrès en matière de protection de la biodiversité des eaux internationales en renforçant la protection de différentes espèces marines, comme les tortues de mer et les thons.

Selon l’information émanant de la FAO, le Programme ZHJN des Océans communs concerne les zones marines hors juridiction nationale (ZHJN) – aussi appelées eaux internationales – qui recouvrent 40 pour cent de la planète et représentent environ 95 pour cent du volume des océans.

« Assurer des eaux internationales saines et préserver la richesse de leur biodiversité ont longtemps été des défis pour ces zones marines qui ne relèvent de la responsabilité d’aucun pays », a dit Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO chargée du climat et des ressources naturelles.

« Le Programme a rassemblé un partenariat à la fois large et unique pour affronter ce défi à travers la promotion d’une gestion durable des ressources halieutiques et des pratiques écosystémiques, et il a donné d’excellents résultats. Nous espérons développer ultérieurement cette initiative afin de continuer à protéger notre diversité marine et contribuer aux objectifs mondiaux et aux attentes du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 et du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 », a ajouté Mme Semedo.

Résumé des résultats du Programme FAO-FEM :

Sur les 13 principaux stocks de thon destiné au commerce, huit ne font plus l’objet d’une surpêche

Entre 2014 et 2019, le nombre des plus gros stocks de thon faisant l’objet d’une surpêche est passé de 13 à cinq. Ce qui signifie que huit stocks de poisson sont désormais en train de se reproduire et atteindront un niveau salutaire.

Pour ce faire, le Programme ZHJN des Océans communs a réuni des experts et des spécialistes des pêches chargés d’élaborer des stratégies et des procédures de récolte du thon durables et transparentes, en s’appuyant sur des exercices de simulation informatique. À partir de là, ils ont pu définir et appliquer des règles de limitation pour un pêche au thon plus durable.

Chaque année, quelque 6 millions d’espèces de thon sont pêchées dans le monde. La valeur annuelle de ces échanges s’élève à près de 12 milliards d’USD. À cause d’une forte demande et d’un nombre trop important de navires de pêche, les stocks de thon ont été soumis à une énorme pression.

Réduction des prises accessoires et de la pollution marine

Des modifications dans le matériel de pêche – par exemple un positionnement des filets maillants deux mètres plus en profondeur – ainsi que des formations sur les techniques pour protéger les espèces menacées ont contribué à sauver des mammifères marins, en particulier les dauphins et les tortures de mer.

Entre 2013 et 2018, par exemple, la mortalité des mammifères marins qui sont restés emprisonnés dans les filets des bateaux de pêche pakistanais dans le nord de la mer d’Oman a baissé de 98 pour cent – passant de 12 000 en 2013 à moins de 200 en 2018.

La diminution de la capture accidentelle a également été possible grâce à des dispositifs de concentration de poissons (DCP), utilisés pour attirer les poissons, qui sont plus respectueux.

Avant la création du Programme, il n’existait pas de lignes directrices pour les DCP dans les océans Atlantique, Indien, Pacifique ou à l’ouest et au centre de l’océan Pacifique. Mais en 2019, ils ont tous été dotés de lignes directrices pour les DCP.

Le Programme a créé et testé des modèles de DCP non-emprisonnants et respectueux des océans, et il a permis de mener des ateliers avec plus de 2 500 pêcheurs de 22 pays sur les techniques de réduction des captures accidentelles.

Afin de réduire encore davantage la pollution marine due au plastic, des études sont en cours sur l’utilisation de matériaux biodégradables dans les DCP.

Création de 18 nouveaux écosystèmes marins vulnérables

Entre 2014 et 2019, le Programme a contribué à la création et à la protection d’écosystèmes marins vulnérables dans 18 nouvelles zones – espèces locales et espèces de haute mer comme les coraux et les éponges. Par conséquent ces zones ont été fermées à la pêche.

Deux de ces sites se trouvent dans l’océan Pacifique, cinq au sud de l’océan Indien, un au sud de l’océan Pacifique, sept dans les eaux internationales autour de l’Antarctique et trois en Méditerranée.

Sensibiliser aux problématiques des océans pour améliorer la prise de décision

En plus du partage des expériences, de la promotion de solutions innovantes et de l’approfondissement de la compréhension des problématiques complexes qui sont en jeu dans les eaux internationales, le Programme a permis la création d’un groupe de dirigeants régionaux des ZHJN.

Il a mis en contact des représentants et des décideurs de 34 pays et issus de secteurs différents, en encourageant leur participation aux négociations en cours pour la définition d’un nouvel instrument international juridiquement contraignant, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones hors juridiction nationale (ZHJN).

Partenariat en amont du Programme

Selon toujours le communiqué, la FAO a travaillé avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la Banque mondiale, le Fonds mondial pour la nature (WWF), les Organisations régionales de gestion des pêches du thon et de profondeur, la société civile, les gouvernements nationaux, le secteur privé et les organisations non gouvernementales – au total 60 partenaires – afin de mettre en place le Programme financé par le FEM.

Face au rapport étroit entre l’environnement et les systèmes alimentaires durables, le FEM s’avère être un partenaire de plus en plus important pour la FAO qui est particulièrement attentive à l’innovation, au secteur privé et aux solutions basées sur des systèmes intégrés. Aujourd’hui la FAO gère un portefeuille FEM d’une valeur d’environ 900 millions d’USD avec plus de 190 projets dans plus de 130 pays.

Des discussions ont lieu à l’occasion de la réunion du Comité directeur mondial ZHJN (29-30 janvier) à Rome en vue d’élargir le Programme – toutes avec l’objectif de continuer à renforcer la gouvernance dans les eaux internationales et de consolider les mesures de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), et d’améliorer la coordination entre tous ceux qui s’intéressent à l’utilisation durable des eaux internationales.

Oumou Khaïry NDIAYE
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