Mali : une attaque fait 37 morts dans un village peul au centre du pays

Le Mali a entamé l’année 2019 avec une attaque meurtrière dans le centre, où 37 habitants d’un village peul ont été tués mardi dans une attaque de chasseurs traditionnels, alors que les autorités ont engagé un dialogue intercommunautaire pour renforcer la paix et la sécurité dans la région.

Le gouvernement «  informe l’opinion nationale et internationale d’une attaque ayant fait 37 morts sur le village peul de Koulogon, commune de Koulogon Habé, dans le cercle de Bankass (région de Mopti, centre)  », dans un communiqué officiel mardi soir.

Des «  hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos  » ont mené cette attaque. «  Outre les 37 morts enregistrés, tous des civils, le bilan fait état de plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées  », selon ce communiqué.

Un précédent bilan établi par Karim Keïta, fils du chef de l’État malien Ibrahima Boubacar Keïta, également député et président de la commission Défense de l’Assemblée nationale, et une source de sécurité avait fait état de 33 Peuls tués lors de cette attaque.

« Une milice dozo »

L’assaut avait également été attribué à des chasseurs de la communauté Dogon par la même source de sécurité et un témoin. Les chasseurs traditionnels, dits «  dozos  », reconnaissables à leur tenue et à leurs fétiches, prétendent protéger les Dogons contre les Peuls, alors que le conflit entre les deux communautés s’est exacerbé, dans le contexte de la lutte contre les djihadistes.

D’après le gouvernement, cette attaque survient «  alors que les plus hautes autorités du Mali ont entrepris de créer les conditions d’un dialogue intercommunautaire fécond, dans le but d’instaurer durablement la cohésion et la paix  » dans la région.

Plus de 500 morts en 2018

Depuis l’apparition, il y a quatre ans, dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU. Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées, voire encouragées, selon eux, au nom de la lutte contre les djihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.

Source lepoint.fr

Oumou Khaïry NDIAYE
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