Une manifestation spontanée a eu lieu, mardi, à Ngor. En colère, les jeunes ont barré la route et ont fait face aux forces de l’ordre durant des heures, malgré le mois de Ramadan. D’après les explications d’El Hadji Babou Samb, Jaraaf de Ngor. «La brigade de la gendarmerie se situait à Ngor et qui a été envahi par les inondations de l’année dernière. Par la suite, elle s’est déplacée à Ouakam. Maintenant, la gendarmerie veut prendre un terrain qui est un parking qui se situe près du rond-point. Ce que les populations refusent catégoriquement», a-t-il expliqué.
L’autorité coutumière dit ne pas être contre ce projet. «Nous ne sommes pas contre le projet. Le maire de la commune a même pris l’engagement d’écrire aux autorités compétentes. Mais, ces lettres sont restées sans réponses. La municipalité ne savait pas quels sont les terrains libres actuellement», a indiqué le Jaraaf. A l’en croire, le 28 février, ils sont revenus pour faire la même demande qui est de leur trouver un espace libre pour l’implantation de ladite brigade.
«On est parti à la rencontre du Général Moussa Fall. On a aussi rencontré le gouverneur de la région de Dakar pour la mise en place d’une commission qui va servir de cadre de concertation. Depuis, c’est silence radio. Notre demande n’a jamais été prise en compte», a-t-il précisé.
«Ce dimanche, un de mes collaborateurs m’a appelé pour m’annoncer qu’il y a des camions qui déchargeaient des matériels de construction sur le site en question. Le lundi, je me suis déplacé moi-même pour constater de visu ce qui se passait. J’ai fait le constat et j’ai pris des photos et des vidéos. J’ai ensuite appelé le Gouverneur de Dakar pour l’informer. Il m’a demandé si j’avais des preuves.
J’ai répondu oui et j’ai tout filmé. J’ai envoyé par la suite les vidéos au gouverneur Al Hassane Sall. Mais, la moindre des choses, si vous venez pour travailler pour l’intérêt des populations, il faut discuter avec ces dernières avant tout. Ce qui n’a pas été fait. Et c’est déplorable. Ils n’ont averti ni le maire, ni les notables», s’insurge El Hadji Babou Samb .
A l’en croire, «le maire n’a pas délivré une autorisation de construire. Alors ce matin (hier), nous avons convoqué les populations à la mosquée pour des échanges sur la situation. Mais, entretemps, les gendarmes ont envahi le parking. Je suis allé vers eux pour savoir qui était le chef, ils nous ont montré le commandant. Le maire et moi sommes allés le voir par la suite. Mais, il a refusé de discuter avec nous. Ses éléments se sont rués vers nous et nous ont bousculés. Ils nous ont gazé. C’est ce qui a été l’élément déclencheur de ces échauffourées que d’ailleurs nous déplorons».
Une situation qui a poussé les jeunes à la «révolte», a-t-il ajouté. «Mais, qu’ils sachent une chose. Nous ne laisserons jamais passer cette forfaiture, car ils veulent carrément occuper tout cet espace au détriment des populations. Nous aussi, on a des projets comme un lycée. Car, nous n’en disposons pas. Alors le mieux est de prioriser la concertation au lieu de vouloir faire du forcing», a déploré Jaraaf El Hadji Babou Samb
Vox populi