Le mouvement syndical affûte ses armes : Vers un premier mai rouge en revendications

Vox populi-La fête du travail sera célébrée, comme chaque année, le 1er du mois de mai. Ainsi, les syndicalistes font dans les préparatifs pour exposer leur situation de travail et les points de revendication en vue d’une amélioration de leurs conditions de travail. Une rencontre a été organisée dans ce sens hier à Keur Madia Diop, siège de la CNTS.

Venus de divers secteurs, les travailleurs ont saisi l’occasion pour mettre sur la table leur situation caractérisée par une précarité et des engagements non tenus.

Véronique Ndour, déléguée syndicale du personnel hôtelier a été la première à ouvrir la boite aux doléances. «La revendication doit toucher l’acteur au plus bas niveau, c’est-à-dire le travailleur et les problèmes qu’ils ont. Quand le travailleur demande 30% d’augmentation de salaire, le patronat donne 4%. Je vous donne un exemple. Tous les hôtels ont augmenté les prix des chambres, des produits, des services en disant que les produits sont chers. Malgré ça, ils n’ont pas fait d’augmentation de salaires… Pour vous dire cette incohérence du patronat».

Seulement, se désole Mme Ndour, «pendant la Covid-19, ils ont déclaré qu’il y a des difficultés, l’État les a accompagnés en suspendant les taxes et leur a donné 50 milliards de francs CFA de crédit hôtelier pour sauvegarder les emplois. Aujourd’hui, ils ont licencié des gens.

Après cela, ils devaient les réintégrer dès la reprise des activités. A la place, au lieu de prendre des travailleurs, ils emploient des journaliers, à outrance. Alors que ces gens qui ont droit à ces emplois sont en train de chômer. Il y a le problème de la suppression de l’équivalence dans l’hôtellerie. Tu travailles 48 h, mais le patron te paie 40 h», a indiqué la déléguée syndicale. Cette dernière a fustigé l’attitude du «patronat qui ne peut s’empêcher de toujours réclamer et qui par contre, laisse les préoccupations des acteurs de côté».

Le secteur informel était aussi de la partie. Omar Fam, le président des cordonniers, a rappelé leur poids dans l’économie et leur contribution dans l’offre d’emplois. «L’artisanat est un secteur très important dans ce pays. L’Etat doit tout faire pour qu’il soit mieux valorisé. On a vécu des moments durs pendant la Covid-19», a-t-il dit. D’ailleurs, à quelques jours de la Korité, ses collègues qui vivent dans des lendemains incertains font un appel du pied à l’Etat.

«Actuellement, nous sommes à la veille d’un événement et les clients ne viennent pas. Aussi, l’offre est supérieure à la demande. Une situation favorisée par la concurrence déloyale. D’où la nécessité pour les cordonniers d’être soutenus et encadrés par les autorités étatiques de notre pays».

Fam étale les revendications des cordonniers pour la fête du travail : «Notre premier point, c’est pour que les autorités sachent que nous jouons un rôle important, qu’elles s’engagent à nous accompagner, nous donner l’opportunité de les rencontrer pour leur exposer nos doléances». Un site de recasement, reste également leur préoccupation :

«C’est bientôt les jeux olympiques de la jeunesse, le Stade Iba Mar Diop est ciblé, tous les artisans qui sont aux alentours sont menacés. On les a recensées, mais jusqu’à présent, on n’a pas eu de dédommagement ni de site pour être recasés. Le maire de la Médina nous a promis, un site au niveau du Champ de course, mais il n’y a aucun aménagement pour qu’on puisse s’y installer», indique-t-il.

Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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