Vers l’effectivité du port de l’uniforme à l’ecole

Les élèves des établissements publics du préscolaire, de l’élémentaire et du moyen vont prochainement porter des uniformes. Après deux ans de confection, les tenues scolaires sont enfin disponibles, du moins le premier lot de la commande nationale. Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, et son collègue de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, Papa Amadou Ndiaye, ont coprésidé hier, lundi 20 février, la cérémonie de distribution de ces tenues scolaires. En effet, la généralisation des tenues scolaires avait été annoncée par le président de la République, Macky Sall, le 22 avril 2021, en marge du Conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes. «De même, en appui aux parents et à l’idéal d’égalité et d’harmonie sociale de l’école, les tenues scolaires seront généralisées dès la rentrée prochaine, pour le préscolaire et le primaire. (…) L’Etat en supportera en partie ; la charge par une subvention, et la confection des tenues sera exclusivement locale, pour soutenir notre secteur couturier dont le savoir-faire est apprécié bien au-delà de nos frontières», avait déclaré le Chef de l’Etat. Le coût de ce programme, d’une durée de trois ans (2021- 2023), est de 30 milliards de FCFA sur trois années ; soit 10 milliards par an. Les établissements scolaires devraient porter la phase pilote l’année dernière ; mais le lancement de la distribution des tenues a connu un retard de deux ans. Il se passe également à moins de quatre mois de la fin d’année scolaire (2022-2023).

Interpellé sur le retard dans la confection des tenues scolaires, lors de la conférence de presse du gouvernement, en juin dernier, l’ancien ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, avait répondu : «Quand ils ont essayé d’avoir les tissus, ils ont pu trouver au Sénégal que 500 000 mètres, voilà la première contrainte. La deuxième contrainte, il fallait que, dans chaque département, comme on a déterminé le nombre d’élèves que nous avons, les chambres de métier puissent identifier les artisans qui sont en mesure de les réaliser, au respect de notre cahier de charges».

Le budget alloué à la confection des tenues scolaires avait suscité une polémique de la part des acteurs de l’éducation. Et pour cause, selon eux, beaucoup de priorités attendent le gouvernement dans le secteur de l’éducation à savoir la mise à disposition de tables-bancs, de sanitaires, de mûrs de clôture, de matériels pédagogiques, la résorption des abris provisoires, la construction de salles de classes, entres autres.

Dans une note rendue publique, la COSYDEP indiquait que la mobilisation de 10 milliards pour l’achat de tenues scolaires pose au moins 3 questions. Il s’agissait, selon cette organisation, d’abord de la «priorité de cette opération face aux défis prégnants qui ont pour noms : résorber les abris provisoires, solder le passif avec les enseignants, mettre aux normes l’environnement des apprentissages (sécurité, eau, hygiène), garantir la continuité des enseignements en situation d’urgence surtout pour les plus défavorisés».

Ensuite le dispositif inclusif et transparent qui devra la soutenir pour l’exécuter, si malgré tout, le niveau central était retenu pour l’opérationnaliser. En effet, les marchés devraient être gérés par les niveaux décentralisés et déconcentrés. Enfin la capacité à assurer la durabilité de l’opération en évitant de faire supporter les coûts par les familles déjà éprouvées. Bien que reconnaissant que la tenue scolaire milite pour la réduction des inégalités à l’école et la lutte contre toute forme de discrimination, la COSYDEP s’interroge sur la priorité, le dispositif opérationnel et la durabilité de cette mesure», rapportait-on le document.

Avec SudQuotidien

Fatima Seck

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