Selon un épisode biblique rap‐porté dans le Livre de la Genèse, c’est parce qu’ils voulurent ériger une tour dé‐nommée Babel qui toucherait le Ciel que les fils d’Adan finirent par ne plus parler la même langue. Ce qui aurait en‐traîné mésententes et déchirements entre Humains.
Ce qui est comme la situation, qui prévaut présentement dans notre pays, où arrestations d’opposants et affrontements entre le pouvoir et une bonne frange de ses contestataires pourraient aller crescendo. Un début de chaos qui risque bien d’hypothéquer les élections législatives du 31 juillet prochain, qui préoccupent même au plus haut point la communauté internationale.
Le procès des députés Mame Diarra Fam et Déthié Fall, pour troubles à l’ordre public suite à la manifestation interdite du 18 juin courant, a été reporté au 27 de ce mois. Leurs partisans ruent plus que jamais dans les brancards et exigent leur libération, autant que celle du maire de Guédiawaye, Amath Aïdara, et de l’activiste Guy Marius Sagan, arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour les mêmes motifs.
Leur camp, qui se massifie avec l’entrée du Mouvement Y’en a marre, entend dérouler ses activités de contestation et d’affrontements ouvertes avec le régime du président Macky Sall. Et pour le pousser à entériner la candidature complète de la coalition Yewwi askan wi (Yaw), dont il est la tête de liste, Ousmane Sonko avait appelé à un « concert de casseroles », qui a été joué un peu partout hier mercredi dans le pays.
Ce qui ne semble pas perturber Macky Sall, dont il réclame entre les lignes le départ. Le président de la République a réaffirmé hier, également, sa volonté de voir les élections législatives, pomme de la discorde, se tenir à date échue. C’était lors du conseil des ministres. Un scrutin que l’Union européenne aurait demandé de différer, même si la cellule de communication de la présidence de la République parle de « fake news » à ce sujet.
Mais comme pour signifier au patron de Benno, leur coalition adverse, que la leur ne reculera devant rien tant qu’elle n’aura pas obtenu gain de cause, l’ex maire de Dakar et coordonnateur national de Yaw, Khalifa Sall, a tonné hier après le renvoi du procès des deux députés de leur bord : « Nous étions avec Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Cie, vendredi, nous serons avec Ameth Aïdara à Guédiawaye et le mardi nous serons à Ziguinchor pour apporter notre soutien à Guy Marius Sagna. Nous allons mener le combat jusqu’au bout ».
Dans le même temps on annonce l’arrestation d’éléments d qui appartiendraient à des « Forces spéciales de la terreur ». Elles auraient tenté de mettre Dakar à feu et à sang le jour où les Forces de défense et de sécurité du Sénégal (Fds) avaient réussi à étouffer la marche que voulait tenir Yaw, malgré l’interdiction de l’autorité administrative. Accusation grave que Yaw balaie du revers de la main.
En somme, un tableau sombre, qui semble indiquer une escalade de la violence et des arrestations massives dans l’opposition. Ce qui pourrait bien hypothéquer les élections législatives du 31 juillet, source des confrontations ; ou, tout au plus, faire qu’elles ne se déroulent pas comme indiqué par le Président Macky Sall : « dans les meilleures conditions, (…), avec une forte mobilisation des électeurs ».
Ainsi donc même les médiateurs pour un différé des Législatives du 31 juillet pourraient ne pas être accueillis, à bras ouverts, du côté de la présidence de la République.
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