Le colonel Assimi Goita, chef du gouvernement intérimaire du Mali, doit assister au sommet extraordinaire de la CEDEAO jeudi à Accra, au Ghana, pour négocier un programme de transition politique de compromis et revoir les sanctions radicales imposées au Mali par l’organisation régionale. Par Paul Ejimé
Une lettre officielle de la Commission de la CEDEAO adressée au ministère des Affaires étrangères du Mali a étendu l’invitation à Goita, chef de deux coups d’État et dont l’administration a retardé un précédent calendrier de transition, ce qui a entraîné la suspension et le blocus du Mali par la CEDEAO.
L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO sur la crise malienne, a terminé cette semaine sa dernière mission à Bamako sans aucun accord sur le programme de transition.
Des sources diplomatiques affirment que le sommet de jeudi doit négocier un calendrier de transition de compromis compris entre deux ans et 12 mois.
La réunion fait suite à une révélation accablante du président français Emmanuel Macron, selon laquelle il a joué un rôle déterminant dans les sanctions imposées par la CEDEAO et l’Union africaine au Mali.
Les relations entre la France et le Mali se sont détériorées, la France retirant ses forces combattant l’insurrection islamique au Mali et au Sahel.
Les troupes françaises sont transférées dans la République voisine du Niger après que Paris a accusé la junte de Bamako d’engager l’agence de défense privée russe Wagner pour un soutien militaire.
Le gouvernement Goita a réagi en expulsant l’ambassadeur de France du Mali et en annonçant le limogeage des groupes de médias français RFI et France24 de Bamako.
L’invitation de Goita au sommet de la CEDEAO est considérée comme une avancée du bloc régional, qui a été accusé d’incohérence et de stratégie inefficace face à la résurgence des coups d’État militaires dans ses États membres – le Mali, la Guinée et le Burkina Faso.
La Guinée et le Burkina Faso sont également suspendus de la CEDEAO mais ont été épargnés par les sanctions sévères de la CEDEAO même si, au mépris de la demande de l’organisation, leurs dirigeants militaires n’ont annoncé aucun calendrier de transition.