Vague de chaleur dans le Fouta : Les jeunes envahissent les berges du fleuve, les vieux la mosquée

Dans le département de Podor, depuis quelques jours, les populations n’en peuvent plus à cause de la forte canicule qui y sévit. Et paradoxalement l’île à morphil, connu pour être une zone assez froide à cause de la présence de ses nombreuses cours d’eau, est malheureusement la zone où la température est devenue très insupportable. Le mercure affiche 42 degré voire même parfois plus.

Cette forte vague de chaleur qui s’abat dans la zone est devenue très éprouvante chez les personnes âgées. Coïncidant avec le mois béni de ramadan, dans les villages, certaines personnes qui ont la chance de cohabiter avec les eaux du fleuve passent toutes leurs journées dans ces berges.

D’autres se contentent d’envahir les mosquées et autres lieux frais comme les arbres à palabres qui sont devenus les lieux de refuge de bon nombre de personnes à la recherche de fraîcheur. D’autres ont aussi des astuces pour faire face à la rigueur climatique. Certaines personnes n’hésitent pas de tremper leur turban et trimbaler avec.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, cette période de forte canicule qui empêche les populations de souffler, fait l’affaire des vendeurs de glace.

«Un sachet de glace coûte 300 F Cfa. Je suis obligé d’en procurer trois par jour. Ce qui me revient à 900 frs», regrette le vieux Demba Bâ. Poursuivant, il confie que pour avoir ses trois sachets, il va falloir faire la commande 24 heures avant.

«Nous trouvions de la peine à manger après la coupure. On ne fait que boire», ajoute le vieux Ba. Si c’est la ruée vers les berges du fleuve Sénégal ou à la mosquée à la recherche de la fraicheur, les personnes âgées dont la santé reste très fragile, préfèrent migrer vers Saint-Louis ou Dakar.

Aujourd’hui, nombreuses sont ces personnes âgées qui ont fini d’envahir les gares routières. A Ndioum, la dame B. Sy âgée de 70 ans, rencontrée au niveau du garage et assise confortablement dans un taxi en attendant le départ du véhicule, explique pourquoi elle quitte son Fouta natal en cette période. «C’est le souhait de mon fils qui vit actuellement à Saint-Louis. Il veut que je termine le jeûne là bas où le temps est clément. Je reviendrai inch Allah la veille de la Korité», renseigne la dame B. Sy.

Même situation vécue par le vieux H Guissé de Dodel. Trouvé sur la route nationale, devant un véhicule accompagné de son fils qui l’aide à embarquer ses bagages, le jeune homme renseigne que son père, depuis presque cinq ans maintenant, jeûne à Dakar. Ce, à cause de la forte chaleur qu’il sévit au Fouta. Même les Mauritaniens quittent leur pays pour se rafraichir à Dakar ou Saint Louis.

Walf quotidien

Oumou Khaïry NDIAYE
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