Un monde sans faim : il est essentiel de renforcer les systèmes alimentaires autochtones en vue d’y parvenir, selon la FAO

« Les systèmes alimentaires et le savoir traditionnel autochtones ont survécu pendant de nombreuses années et pourraient donc bien renfermer les réponses dont nous avons besoin, » a déclaré hier le Directeur général de la FAO.

La FAO considère les populations autochtones et tribales comme des acteurs essentiels de la lutte contre la pauvreté et la faim et de toutes les autres formes de malnutrition mais aussi dans le cadre des efforts visant à promouvoir des pratiques agricoles durables.

Selon le communiqué parvenu à notre rédaction, sous-estimer leur importance et ne pas soutenir les systèmes alimentaires autochtones pourrait résulter en la perte de connaissances et de savoir-faire ancestraux, » a déclaré M. Graziano da Silva alors qu’il s’exprimait à l’occasion du séminaire sur les systèmes alimentaires autochtones organisé afin de passer en revue les différents moyens de renforcer le savoir traditionnel en vue d’atteindre l’objectif Faim Zéro.

La FAO accueille un séminaire de haut-niveau réunissant des experts autochtones de sept régions du monde avec pour objectif d’analyser leurs systèmes alimentaires

« Les pertes de biodiversité sont également synonymes de perte de notre identité, de nos aliments et de nos médicaments, » a indiqué M. Ignacio Morales, un guérisseur traditionnel issu de la communauté Muiska-Piuret en Colombie.

Soixante-dix panélistes issus de différentes communautés et organisations autochtones mais également d’universités, de centres de recherche et plus de 180 participants représentant de nombreux pays à travers le monde ont échangé leurs expériences et expertise sur les systèmes alimentaires autochtones.

Selon toujours la note, en proposant des présentations sur le savoir traditionnel et les connaissances scientifiques, le séminaire a permis aux participants de se faire une meilleure idée des contributions apportées par les systèmes alimentaires autochtones au monde.

Ainsi, les participants ont passé en revue les études analytiques et celles réalisées sur le terrain l’année dernière par un groupe de travail mis en place par la FAO et par Biodiversité international, le Centre international de recherche forestière, l’Institut français de recherche pour le développement (IRD), le Partenariat autochtone pour la sécurité alimentaire et la souveraineté ainsi que plusieurs autres organisations autochtones locales. Ces études portaient sur la manière dont les communautés autochtones tout autour du monde arrivent à produire de la nourriture tout en gérant le territoire et l’environnement de manière durable.

Co-organisé par la FAO, l’UNESCO, l’UNPFII, le FILAC et le DOCIP, le séminaire a été l’occasion d’échanger sur différentes mentalités et concepts qui feront partie d’une publication ultérieure. Cet évènement et la publication à venir contribueront de manière significative au débat mondial sur la durabilité et la résilience climatique dans le cadre de la Décennie d’action sur la nutrition et de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Les populations autochtones comptent plus de 370 millions de personnes qui parlent plus de 4000 langues à travers 90 pays et occupent près de 22 pour cent de la surface de la terre tout en étant les gardiens de 80 pour cent de la biodiversité planétaire. Ils représentent pourtant près de 5 pour cent de la population mondiale et 15 pour cent des personnes pauvres à travers le monde.

La FAO reconnait l’importance des populations autochtones dans la lutte contre la faim et la malnutrition et salue leur rôle dans la mise en œuvre du Programme de développement durable. Le manque de respect des droits collectifs et ancestraux des populations autochtones sur leurs terres, ressources naturelles et territoires associé au manque de respect pour le Consentement préalable, libre et éclairé et au peu d’opportunités offertes pour représenter les autochtones dans la sphère politique les place en situation de vulnérabilité.

« Nous devons pallier à cette situation et prêter particulièrement attention à la jeunesse autochtone et aux femmes, » a indiqué M. Graziano da Silva.

Oumou Khaïry NDIAYE
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