L’appui budgétaire de la Banque Mondiale au Sénégal: Mme Louise Cord, de la Banque mondiale et Amadou Bâ reviennent sur les axes prioritaires

Le Sénégal et la Banque mondiale ont procédé hier jeudi à la signature de l’accord d’un deuxième Appui Budgétaire aux Réformes Structurelles d’un montant de 180 millions de dollars.

Madame Louise Cord, Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal dans son discours tenu hier, a rappelé l’impact des deux accords de financements signés auparavant.

L’un est projet en faveur de la Petite Enfance pour un montant de 75 millions de dollars ce qui va permettre le développement précoce des capacités de plus 200.000 enfants de moins de 5 ans qui fréquentent les écoles maternelles, les Cases des tout-petits et les Daaras (écoles coraniques), et un deuxième projet pour l’Employabilité des Jeunes à travers l’apprentissage non formel au Sénégal pour un montant de 53 millions de dollars qui va cibler plus de 20.000 apprentis et 400 maitres-apprenti, tout en renforçant les systèmes d’apprentissage du pays.

Tout cela démontre, selon elle, l’attention que votre Gouvernement consacre au développement du capital humain ainsi que la volonté de la Banque mondiale à tenir ses engagements financiers annoncés par le Vice-Président pour la Région Afrique, Monsieur Hafez Ghanem lors du Groupe consultatif.

C’est pourquoi a-t-elle souligné, ce financement salue aussi les efforts visant à renforcer les fondements politiques, institutionnels et financiers de l’économie numérique. Les mesures prises pour généraliser le recours aux différentes formes de télépaiement pour les recettes et dépenses de l’administration publique sont particulièrement importantes. Elles doivent permettre d’améliorer le climat des affaires, l’efficacité et la transparence de l’administration, mais également stimuler le marché des services financiers numériques. En effet, les TIC et l’économie numérique sont essentiels à la compétitivité et à la transformation économique du Sénégal, un objectif majeur du PAP2 du Plan Sénégal Emergent.

Pour la Banque mondiale, les performances de l’économie sénégalaise tant saluées par vos partenaires publics et privés lors du Groupe consultatif doivent vous encourager à poursuivre vos efforts dans l’avancée des réformes structurelles, telles que définies dans le PSE. « En effet, le maintien des taux de croissance élevés de l’économie sénégalaise va nécessiter encore plus de rigueur pour éliminer les goulots d’étranglement restants dans ces secteurs clé et continuer à promouvoir la croissance inclusive ».

Amadou Bâ, le ministre sénégalais de l’économie, des finances et du plan, a rappelé que la mobilisation de cet appui budgétaire est subordonnée à la réalisation d’un certain nombre de mesures de réformes dans les secteurs de l’énergie et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) stratégiques et très importants pour les perspectives de croissance forte et inclusive.

En effet, a-t-il, dans le secteur de l’énergie, il s’agira de renforcer la gouvernance et la gestion de SENELEC afin de réduire les coûts et faciliter un accès équitable par une série de mesures visant entre autres :

– le paiement régulier des factures des entités publiques autonomes ;

– l’assainissement des relations entre la société d’électricité et les administrations fiscales ;

– la prise en charge budgétaire de la compensation tarifaire induite par le non ajustement des prix de l’électricité ;

– la mise en place d’une taxe parafiscale devant permettre à terme la prise en charge des factures de l’éclairage public.

Par ailleurs, la promotion de l’électrification rurale sera renforcée par la mise en place d’un système d’harmonisation tarifaire.

Dans le secteur du pétrole, une stratégie GAS TO POWER a été adoptée. Elle vise l’utilisation du gaz pour l’alimentation des centrales de la SENELEC afin de réduire considérablement les prix de l’électricité.

Dans le domaine des TIC, les points d’amélioration porteront notamment sur :

– l’environnement de travail des opérateurs de télécommunications. A ce titre, un Code des Communications électroniques a été adopté ainsi que ses décrets d’application ;

– la rationalisation des conditions d’exercice des Fournisseurs d’accès internet afin d’atteindre l’objectif d’accès à internet pour tous ;

– la mise en place d’un Conseil National du Numérique ;

– la mise en concession après un audit complet, du patrimoine de fibres optiques géré actuellement par l’ADIE.

Selon le ministre, c’est la raison pour laquelle, aucun effort n’a été ménagé pour assurer une bonne exécution de l’ensemble des mesures de réformes inscrites dans ces deux piliers.

 

 

Pape Ismaïla CAMARA
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