Les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) ont décidé de porter le combat contre la répression du 17 juin ayant causé trois morts, une dizaine de blessés et plus d’une centaine d’arrestations devant les tribunaux. Au niveau national comme au niveau international, Ousmane Sonko et ses camarades ont promis de mettre fin à la tuerie et annoncent une plainte contre le procureur de la république.
La journée de présentation de condoléances et de visite aux blessés a été bouclée par une déclaration. Lors de cette manifestation de l’opposition qui a été interdite par les préfets de Dakar et de Ziguinchor, trois morts ont été notés dont deux seraient dus par balle. Ces derniers ont perdu la vie dans la zone sud notamment à Ziguinchor et à Bignona. Depuis lors, les familles qui crient au scandale ont exigé une contre-expertise pour confirmer que leurs enfants ont été tués par des balles.
Pour Ousmane Sonko, leader de l’opposition, il n’est plus question de se laisser tuer comme des pigeons.
«La vérité est que Macky Sall nourrit une haine contre l’opposition. Désormais, nous allons réagir et nous avons décidé de saisir la justice pour poursuivre toutes les personnes impliquées dans cette tuerie. A Bignona au moins c’est 5 à ¬¬6 personnes tuées depuis les évènements de mars. On ne peut pas accepter que des FDS continuent de tuer des manifestants pacifiques. Nous poursuivons ces gens-là. C’est pourquoi, nous avons commis un médecin pour une contre-expertise. Depuis cette tuerie, les gendarmes qui ont perdu un chargeur à balle réelle harcelaient les populations» a soutenu Ousmane Sonko lors de la présentation des condoléances à Bignona où Abdoulaye Diatta a perdu la vie.
Il sera rejoint dans ce combat par Khalifa Sall qui exige avant tout une autopsie pour les deux corps. «A Ziguinchor, la famille de Idrissa Goudiaby exige que la lumière soit faite sur la mort de leur enfant. On ne peut pas continuer de tuer les manifestants ici à Ziguinchor comme à Dakar. Et c’est la même chose que nous avons constatée à Bignona avec le meurtre d’Abdoulaye Diatta. Aujourd’hui, les choses doivent changer et j’en suis convaincu que nous allons avoir la victoire car le combat que nous menons, nous le ferons jusqu’au niveau international » a martelé l’ancien maire de Dakar.
Le combat judiciaire sera mené jusqu’au bout. C’est pourquoi, promet, Maïmouna Bousso, membre de la coalition YAW, ces morts ne seront pas vaines.
«Les jeunes sont morts dans une manifestation pacifique dans laquelle ils ont été tués. Nous ne fermerons pas les yeux face à cet acte de tuerie. Je lance un appel aux jeunes de la Casamance de sortir et d’être debout pour la patrie car ce sont des sénégalais à part entière. Nous avons entendu lors du procès de Déthié Fall qu’on demandait aux jeunes leurs prénoms et leurs régions mais le régime de Macky Sall va arrêter ses dérives » a soutenu la dame.
Embouchant la même trompette, Moussa Tine a déploré le bilan trop élevé qui est de trois morts pour une manifestation pacifique.
«Des jeunes qu’on a tués et jusqu’à présent qu’on ne peut livrer leurs corps à leurs familles, c’est triste. Nous ne sommes pas venus là pour présenter des condoléances et rendre visite aux blessés seulement. Nous sommes venus pour partager le chagrin parce que ce qui se passe aujourd’hui est alarmant. Nous avons manifesté le 08 juin et il n’y avait aucun mort ni aucun grabuge. Le 17 juin nous avons fait une nouvelle déclaration. Ils ont interdit la manifestation et ont sorti des gendarmes et la police pour les manifestants. Pourtant nous n’avons jamais appelé à une manifestation violente. Ce qui est paradoxal, le régime n’a pas assez d’éléments pour encadrer une manifestation mais a assez d’éléments pour la répression» a soutenu le leader de l’alliance Penco membre de Taxawu Sénégal et de YAW.
Poursuivant, sa déclaration, il estime que le régime de Macky Sall est à la limite sanguinaire car ayant commis plus d’atrocités que ses prédécesseurs en matière de violation des droits de l’homme.
«En 10 ans, Macky Sall a battu le record sur le nombre de morts lors d’une manifestation et des arrestations politiques. C’est ahurissant et nous ne pouvons continuer de vivre ce drame. C’est pourquoi nous avons entamé des poursuites judiciaires contre les personnes qui sont liées à cette tuerie. Dans le monde, il n’y a que deux pays où on tue des manifestants c’est le Sénégal et le Soudan. Au mois de mars, il y a eu 14 morts et cette fois 3 morts. Nous allons poser des actes forts contre toutes les personnes impliquées dans ces tueries. Les avocats travaillent pour ce dossier parce que ça suffit. A Ziguinchor on tire à balles réelles sur des personnes et on délivre un certificat de genre de mort en disant que la victime est morte par objet contendant. On en est arrivé à un point tel que beaucoup de gens croient que nous ne sommes plus dans un combat politique. Macky Sall emprisonne, tue, c’est pourquoi nous ne ménagerons aucun effort pour que cette question soit définitivement résolue. Ce combat n’est pas seulement la question des élections. Nous allons porter ce combat au niveau des institutions juridiques internationales » a pesté Moussa Tine.
Pour mettre fin à la tuerie notée lors du 17 juin, les opposants promettent que le combat judiciaire sera mené jusqu’au bout et que tous les fautifs seront poursuivis et punis. Pour cela, un médecin a été commis pour une contre-expertise de la mort d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor et expertise de celle d’Abdoulaye Diatta à Bignona.
Le Mandat