Touba célèbre ce 17 octobre 2015, Serigne Abdoul Khadre Mbacké, l’imam des imams

Cheikh Abdoul Khadre Mbacké (1914 – 1990)

Qui était-il, ce personnage dont le charisme a atteint des sommets rarement égalés et qui ne nous a laissé qu’un seul regret : la brièveté de son exercice du Khalifat ?

Divers témoignages de sources autorisées (en particulier celui de son neveu Serigne Modou Mamoune Bousso, Imam de la Grande Mosquée) nous permettront de tenter de cerner les contours de cette personnalité absolument exceptionnelle à tous les points de vue.

Une naissance qui signifie Bénédiction et Salut pour la Oummah

Serigne Abdou Khadre est venu au monde une certaine nuit d’un vendredi 03 Muharram 1333 de l’hégire, 1914 du calendrier grégorien à Darul Âlimul Khabir , Ndame. Dès qu’on lui annonça l’heureux événement, Cheikh Ahmadou Bamba convoqua sur le champ son frère et homme de confiance, Serigne Thierno Ibra Faty (Mame Thierno) de Darou Mouhty dans le but de lui confier la mission de se rendre à Ndame pour faire le nécessaire requis pour la circonstance . Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, le Maître dit à Mame Thierno : « Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cous de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer !  »

Autre signe prémonitoire : Une illustre ascendance maternelle d’érudits

Sa vertueuse mère Sokhna Aminata Bousso est la fille de Serigne Mboussoubé, un frère de Sokhna Diarra, la vertueuse mère de Cheikh Ahmadou Bamba . Ainsi Serigne Abdou Khadr aurait été le neveu du Cheikh, s’il n’avait été son fils. De cette naissance, il a hérité d’une piété si profonde que nul n’est surpris que, tout naturellement, il ait exercé, toute sa vie durant les fonctions d’Imam. D’ailleurs, depuis 1968, date de la disparition de Serigne Fallou deuxième Khalif du mouridisme, c’est lui qui a régulièrement officié à la Grande Mosquée de Touba.

Si tout porte à croire qu’il ressemblait à Serigne Touba à tout point de vue, La communauté mouride en tout cas elle, en est persuadée !

 Sur le plan physique

Les grands disciples qui, ont eu le bonheur d’être des contemporains de Serigne Touba n’ont jamais fait mystère de leur sentiment qu’en Serigne Abdou Khadre, c’est bien Cheikhoul Khadim qui était revenu parmi les siens. En effet, soulignent-ils, ils avaient la même silhouette frêle et menue d’apparence, la même vêture sobre mais adaptée à l’ascèse, la même démarche rapide, surtout si la destination est un lieu de dévotion.

Leurs traits étaient également empreints de la même sérénité et reflétaient le même bienveillant amour pour leur prochain mais aussi leur farouche détermination à repousser toute forme de compromis dans le service de Dieu et de son Elu (Paix et Salut sur Lui) La même douce lumière divine illuminait leurs yeux pleins de compassion pour le genre humain.

 Sur le plan du respect scrupuleux de la Sunna

Les observateurs attestent qu’il marchait scrupuleusement sur les traces de son vénéré père. En effet, Serigne Abdoul Khadr avait une connaissance si extraordinairement approfondie des Hadiths et de l’histoire de l’Islam en général, qu’en la matière, il était devenu une référence.

Il affectionnait particulièrement, entretenir son entourage de la vie et des faits du Prophète (Paix et Salut sur Lui.) et de ses Glorieux Compagnons. Il en parlait avec une précision si étonnante, un soin du détail si poussé qu’on avait l’impression qu’il les avait connus physiquement Les couleurs habituelles de leurs vêtements, la carnation de leur peau, la texture de leurs chevelures, les détails particuliers de leurs personnalités, leurs traits de caractère distinctifs, tout, jusqu’aux faits d’armes dont les uns et les autres sont crédités, leur niveau d’érudition et les capacités de chacun, tout était passé en revue avec minutie, comme s’il parlait d’amis qu’il pratique au quotidien.

Évidemment la sunna n’avait pas de secret pour lui. Et, comme son père, il mettait un soin particulier à se conformer à ce modèle parfait. Tous ses faits et gestes, comme ses paroles, étaient calqués sur ceux du Meilleur des hommes (Paix et Salut sur Lui.) Comme pour son père, on notait chez lui un regain de dynamisme frisant même l’euphorie à l’approche de l’heure de la prière.

On le voyait alors s’apprêter avec la plus soigneuse minutie. Le Cheikh, Serigne Abdoul Khadre considérait la prière comme une comparution devant LE MAITRE DU TRÔNE. Il fallait donc pour cet instant solennel observer un soin corporel et vestimentaire trés minutieux . On pouvait alors voir Serigne Abdoul Khadre, délicieusement parfumé des senteurs les plus suaves, se rendre au lieu de culte d’un pas alerte, plein d’entrain.

En tout cas, le commun des mourides est persuadé que celui qui a vu Serigne Abdoul Khadre a vu Serigne Touba. Il n’est, pour s’en persuader, que son mausolée sis à l’est de la Grande Mosquée de Touba. Il ne désemplit jamais.

Source alkhadimiyyah.org

Michel DIEYE

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Michel DIEYE

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