TICAD, le Japon à la rencontre des Afriques

La TICAD, c’est la Tokyo International Conference on Africa Development. De toutes les coopérations globales entre les Afriques et l’Occident, l’Asie et le Moyen-Orient, celles avec le Japon est la plus agréable, la plus efficace, la plus humaniste et celle qui autorise un véritables progrès sur le continent.

La coopération entre les Afriques et l’Occident, est de type ‘’colonialiste’’ et paternaliste, sous fond de prise ethnologique. La coopération entre les Afriques et la Chine est non seulement trop déséquilibrée  et très en faveur à l’Empire du milieu, mais aussi de nature très capitalistique. Si la coopération entre les Afriques et le Moyen-Orient, elle reste très sélective et en sens unique; là où l’Inde n’a pas encore fini de peaufiner et de stabiliser sa stratégie (économique, technologique et commerciale) vers/dans les Afriques.

L’originalité de la coopération Japonaise dans les Afriques- qui est sa différence caractéristique sur tous les autres types de coopération entre l’Afrique et le reste du monde- est le fait qu’en plus de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires de développement, mobiliser le soutien aux initiatives de développement conçues par les Africains eux-mêmes et pour eux-mêmes.

Depuis que le Japon a accueilli la première conférence en 1993, celle-ci a été tenue au Japon tous les 5 ans jusqu’en 2013. Pour la première fois, la TICA, la 6éme édition, se tiendra à Nairobi au Kenya, les 27 et 28 août 2016. C’est le début d’un tout nouveau cycle, celui des PPP (Partenariat Public Privé) dans la coopération entre les Afriques et le Japon qui accueilleront désormais cette conférence à tour de rôle tous les trois ans, et non plus tous les cinq ans. Coup d’œil sur le rétroviseur  et revue des temps forts des cinq TICAD (1993 à 2013) qui se sont tous tenus au Japon.

1993, TICAD I

Lors de la première conférence,  les coorganisateurs ont fait le vœu d’accroître l’aide au développement pour l’Afrique qui était en déclin depuis la fin de la guerre froide. Les participants ont adopté la Déclaration de Tokyo sur le développement de l’Afrique, pour la poursuite des réformes économiques et politiques en Afrique, l’accroissement du développement du secteur privé, la coopération et l’intégration régionale et faire bénéficier le développement africain de l’expérience asiatique.

1998, TICAD II

Lors de la seconde conférence, les défis du développement africain ont été abordés avec pour thème principal, la  réduction de la pauvreté et l’intégration de l’Afrique à l’économie globale. Le programme d’action de Tokyo a permis de définir un cadre de coopération dans le processus de la Ticad, en identifiant les buts communs, les objectifs et directives des actions à mettre en œuvre par l’Afrique et ses partenaires. La Ticad II a également préconisé le double principe  suivant : appropriation par l’Afrique de son développement et partenariat avec la  communauté internationale.

2003, TICAD III

La troisième conférence s’est engagée de manière explicite pour soutenir le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) de  l’Union africaine, qui constitue un plan détaillé pour la paix, la croissance et le  développement socio-économique de l’Afrique. La déclaration du 10e  anniversaire de la Ticad, renouvelant l’engagement des dirigeants pour le  développement de l’Afrique, a été  adoptée lors de la conférence, en mettant  particulièrement l’accent sur le concept de sécurité humaine.

2008, TICAD IV

La Ticad IV, visant une Afrique qui gagne, a défini 3 domaines prioritaires: encourager la croissance économique; assurer la  ‘’sécurité humaine’’, comprenant la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et la consolidation de la paix et la bonne gouvernance et faire face aux problèmes de l’environnement et du changement climatique. Environ 3.000 représentants, dont 41 chefs d’État africains ont participé à la Ticad IV. La Déclaration de Yokohama, concernant l’engagement politique envers le développement africain, a été adoptée. Le plan d’action de Yokohama, indiquant les mesures à mettre en œuvre pour une période de 5 ans, ainsi qu’un système de suivi de la Ticad, pour surveiller la mise en œuvre du plan d’action, ont également été établis. Depuis l’établissement de ce système de suivi, une réunion ministérielle de suivi a été organisée chaque année en Afrique, notamment au Botswana en 2009, en Tanzanie en 2010, au Sénégal en 2011 et au Maroc en 2012.

2013, TICAD V

La Ticad V a eu lieu du 1er au 3 Juin 2013, à Yokohama au Japon qui a annoncé un programme d’investissements pour le continent de 24 milliards d’euros sur 5 ans dont 10,8 milliards au titre de l’aide publique. Ces fonds serviront principalement à financer les infrastructures, la formation professionnelle, le secteur de la santé et l’agriculture.

Siré SY, Président du Think Tank

Africa WorldWide Group

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