Surpopulation, Longue Détention Préventive La situation carcérale au Sénégal très préoccupante

Vox Populi– La situation carcérale au Sénégal est préoccupante. Entre surpopulation, conditions de vie difficiles et longue détention préventive, les prisons du pays sont actuellement le théâtre de grèves de la faim de détenus. C’est le cas dans les prisons de Ziguinchor, Rebeuss et Camp Pénal.

Au cours des dernières décennies, les conditions carcérales sont devenues préoccupantes pour les défenseurs des droits de l’homme qui pointent, entre autres maux dont souffrent les personnes en détention, une surpopulation carcérale émaillée de tortures, le non-respect du droit ou la santé des détenus, une alimentation sans valeur nutritive.

«Le Sénégal compte 37 prisons, héritées presque toutes de l’administration coloniale française. La plupart des prisons sont vétustes et surpeuplées», renseigne d’ailleurs un document d’Amnesty International. Ces 37 prisons recensées au Sénégal, aux yeux des défenseurs des droits de l’homme, ne répondent pas aux normes requises par la loi. 33 de ces prisons ont largement dépassé leurs capacités, indique ladite source documentaire.

Selon l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) citée par Amnesty international, «la population carcérale a doublé au Sénégal en 20 ans, passant de 4891 détenus à 11547 en 2019. La capacité de détention actuelle est limitée à 4224 pour une population carcérale pouvant atteindre des pics de 12 000 détenus».

Mais, ce qui choque le plus les défenseurs des droits de l’homme est que ces détenus sont en prison au-delà des délais légaux (6 mois) pour les détenus poursuivis en correctionnelle et (2 ans) pour ceux poursuivis pour des infractions criminelles.

Selon toujours l’Organisation mondiale de lutte contre la Torture qui s’est intéressée aux manifestations du 3 au 8 mars 2021, «une centaine de personnes a été arrêtée par les forces de l’ordre. La plupart de ces arrestations n’a pas respecté les durées légales de garde à vue allant souvent à 20 jours et n’avait pas de fondement juridique», a-t-elle signalé.

C’est le cas de l’activiste Guy Marius Sagna arrêté, le lundi 22 février 2021, avant même le début des manifestations, pour «organisation d’un mouvement insurrectionnel» avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison du Cap Manuel.

Le 26 février, après l’expiration de sa garde à vue, il entame une grève de la faim pour déplorer des traitements inhumains qu’il subissait, il a ensuite été transféré en cellule d’isolement et contraint d’y rester tout nu alors qu’il faisait froid.

Il séjournera ensuite dans des «conditions dégradantes» à la chambre 1 de la prison de Diourbel où étaient entassés 150 autres prisonniers. Au total, plus de 600 personnes ont été arrêtées et certains demeurent en détention, notamment à la prison de Diourbel, indique le rapport établi par ladite organisation internationale

Vox pop

Saphiétou Mbengue
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