Sur la formation du nouveau gouvernement, par Moussa Bèye

On aurait pu reprendre les mêmes observations formulées à l’occasion de la formation de l’ancien gouvernement. Fondamentalement, rien n’a changé . Un président toujours obnubilé, pour ne pas dire possédé, par son désir irrationnel d’un prolongement de son mandat. L’idée de forcing ne fait que se confirmer. Et la détermination des Sénégalais doit être égale, voire supérieure…

Pour le nouveau premier ministre, il était attendu, sa date de péremption a expiré pendant la période . Son entrée était attendue beaucoup plus tôt. Quelle est la pertinence d’accepter un tel poste à quelques encablures des élections présidentielles sans avoir la garantie sur son avenir et sans jamais avoir eu le courage de montrer une quelconque ambition? Des idées personnelles ou un engagement politique assumé sans aucune ambiguïté? Pour un homme réputé très ambitieux, je trouve qu’il y a un manque de courage politique et une certaine forme d’insipidité chez cet homme politique pour lequel, finalement, personne ne sait véritablement ce qu’il pense…

Amadou Ba sera, à n’en pas douter, le premier ministre le plus surveillé de l’histoire du Sénégal. Face à un président qui a toujours détesté ses seconds, l’homme a même peur de son ombre. Et il n’entend pas se voir survivre ni par son parti ni par aucune de ses créatures. Je ne vois dans l’état actuel des choses aucune marge de manœuvre à l’épanouissement politique de ce premier ministre.

La fonction est revenue certes, mais sa substance sera toujours avec le président qui décide de tout, nomme à toutes les fonctions et portera un regard particulier sur les moyens dévolus à la primature. Autant dire que c’est un cadeau empoisonné qui est filé à Amadou Ba, de la part de son meilleur ennemi. Et je ne pense pas qu’il se fait des illusions. Si la logique c’est de gouverner dans l’intérêt des sénégalais, je ne vois objectivement pas comment ce premier ministre pourra diriger et avoir une autorité sur un gouvernement qu‘il n’a pas formé. Maintenant si la logique est de bénéficier des prébendes, alors là bon vent! Vous aurez les Sénégalais en face pour l’incontournable troisième mi-temps.

Pour le reste, nous avons des intellectuels faussaires, des spécialistes du renoncement, des juristes malhonnêtes et bien d’autres qui ont vendu leur âme au diable.

La seule chose qui apparaît au-delà du fait qu’on aurait pu dire de façon assez triviale, tout ça pour ça! Avoir perdu beaucoup de temps, prendre le risque de perdre des élections locales et législatives sans jamais apporter une quelconque modification et finir par cet accouchement pitoyable!

Le seul mérite pour lequel il peut être félicité, c’est sa constance avec une persévérance qui révèle des pathologies qui doivent interpeller les spécialistes de la matière… dans un rêve insensé.

Tout laisse croire à un gouvernement de fin de règne.

Dites au président que c’est lui le problème!

Moussa Bèye S jotna Média

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts