Pour passer au peigne fin toutes les questions liées à la protection sociale et à la prise en charge médicale, l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu), avec l’appui technique et financier d’Amref, a tenu, ce week-end à Saly, un atelier de restitution des résultats de l’étude sur l’analyse de la situation de la Cmu au Sénégal et sur la mise en œuvre d’un cadre collaboratif sur l’investissement de la Cmu.
Une étude qui a permis à cette agence nationale de faire l’analyse situationnelle du programme Cmu, sur les difficultés, l’état de mise en œuvre, les défis, les enjeux et les perspectives. Mamadou Racine Senghor, Secrétaire général de l’Agence de la couverture maladie universelle, a rappelé que cette étude va permettre de dégager des pistes en articulation avec les réformes mises en œuvre par l’Anacmu.
Ce programme, dans sa mise en œuvre, rencontre aujourd’hui certaines difficultés. «La principale difficulté que nous avons dans le cadre du programme et qui ressort dans les différentes études, c’est au niveau de la fragmentation de la gouvernance du dispositif. Il y a aussi le défi du cadre juridique, nous devons mettre en place un système d’adhésion systématique, pour ne pas dire obligatoire. Il y a aussi la question du financement, comment organiser les financements de la Cmu ? Comment faire participer l’ensemble des acteurs, des partenaires dans le financement de la Cmu ?», a listé Mamadou Racine Senghor, Directeur général adjoint de l’Anacmu.
Il a toutefois précisé que l’Etat du Sénégal a fait des efforts énormes dans le financement, mais que les communautés et le secteur privé doivent aussi se mobiliser pour cette question et celle de l’adhésion. «Tout le budget de l’agence Cmu est financé à plus de 80% par l’Etat du Sénégal, mais il faut qu’au-delà des partenaires, voir comment mobiliser les financements participatifs des communautés, du secteur privé, de l’ensemble des Sénégalais. En plus de cette étude, cet atelier va aussi faire la cartographie des interventions que l’agence a dans le programme Cmu, pour voir les actions prioritaires qui doivent être mises en œuvre», ajoute-t-il.
Lancé en 2013, le programme Cmu était à un taux de couverture de 20% en 2022, il a fait des pas pour arriver à un taux de couverture de 53%, mais l’agence veut couvrir tout le monde. C’est pourquoi, lors de cet atelier de restitution, les acteurs vont se pencher aussi sur les modalités pour élever le taux de couverture. Pour y arriver, «il faut qu’on revoie le cadre juridique, pour que tous les Sénégalais puissent adhérer systématiquement au programme Cmu, voir aussi comment augmenter l’espace budgétaire. La protection sociale, c’est d’abord la solidarité. Si nous faisons toutes ces réponses, nous pouvons arriver à élever le taux de couverture», a assuré M. Senghor.
Pour l’atteinte de ces objectifs, Awa Dièye Dieng, Directrice régionale d’Amref Afrique de l’Ouest, a déclaré que leur Ong va travailler en étroite collaboration avec l’Agence nationale de la couverture maladie universelle pour mettre en œuvre les recommandations issues de cette étude. «En tant que partenaire technique et financier, notre objectif est de participer dans le financement de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle, pour permettre à plus de Sénégalais d’en bénéficier», a promis la Directrice régionale d’Amref Afrique de l’Ouest.
LeQuotidien
