Sénégal : Étude des répercussions de la COVID-19 sur les MPME

Au Sénégal, l’informel polarise neuf travailleurs sur dix et 97% des entreprises. C’est tout naturellement que la Covid-19 et les mesures sanitaires restrictives y ont impacté négativement les Micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui contribuent à hauteur d’environ 40 % du Produit intérieur brut (PIB).

Une étude de MicroSave Consulting a disséqué les modalités de cette récession programmée, aggravée par une perspective de croissance désormais établie à 1,1% pour l’année en cours alors que le taux de croissance gravitait autour de 7%  avant la pandémie.

Les entreprises ont tout de même développé des stratégies d’adaptation, lesquelles, ajoutées aux mesures de soutien du gouvernement sénégalais  tentent de renforcer leur résilience.

MSC fait un état des lieux de l’impact de la Covid-19 sur les MPME au Sénégal et élabore des recommandations de croissance.

Aujourd’hui MicroSave Consulting (MSC), en partenariat avec la MastercardFoundation, présente les résultats de son étude sur les répercussions de la Covid-19 sur les MPME au Sénégal. Ces MPME (micro, petites et moyennes entreprises), qui emploient généralement moins de 250 personnes, sont l’épine dorsale de l’économie sénégalaise.

L’Etat du Sénégal a réagi rapidement à la pandémie de la Covid-19 pour mettre en œuvre des mesures visant à réduire l’impact de la Covid-19.

En effet, les MPME jouent un rôle clé en contribuant à hauteur d’environ 40% au PIB et sont une source d’emplois majeure. Il fallait mettre en place des solutions pour les soutenir, et cela le plus rapidement possible.

Alors que le taux de croissance devrait être en net recul, s’établissant à 1,1 % en 2020, notamment en raison de la crise sanitaire, 9 travailleurs sur 10 sont dans le secteur  informel et 97% des entreprises sont informelles. Elles ont besoin d’un soutien ciblé pour renforcer la résilience, se formaliser et contribuer à l’économie locale.

Certaines mesures ont contribué à répondre aux besoins immédiats des MPME. Cependant, des mesures, telles que l’interdiction des licenciements et les restrictions du transport ont affecté les ventes et aggravé les problèmes de trésorerie. Le statut informel de la majeure partie des MPME a rendu difficile leur accompagnement par l’état pour combler leurs besoins de liquidité à court terme.

La réaction des MPME à la pandémie varie selon les cas ; les entreprises appartenant à des femmes ont connu une plus forte baisse de fréquentation, probablement en raison de la nature de leurs activités. Parmi les stratégies d’adaptation courantes, les entreprises ont eu recours à la réduction des stocks et à la diversification des canaux de vente.

Cependant, seule une poignée d’entre elles ont utilisé les canaux numériques ou créé de nouveaux partenariats. Selon des études de la Banque de France, l’adoption des services financiers mobiles peut réduire la taille du secteur informel jusqu’à 4,3 points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Permettre aux MPME d’utiliser les outils et les canaux numériques (des sites de médias sociaux aux places de marché du commerce électronique) peut aider les entreprises à améliorer leurs opérations commerciales actuelles en termes de productivité et de génération de revenus.

La pandémie a mis en évidence la nécessité d’améliorer la continuité des activités pour faire face aux crises futures par des mesures à court terme et des investissements à long terme

L’étude fournit plusieurs recommandations opérationnelles et stratégiques pour soutenir les MPME. Par exemple, le besoin d’accélérer la culture numérique pour contribuer à une plus grande productivité des MPME et à la création de nouveaux emplois, encourager les MPME à rejoindre les plateformes de commerce électronique, proposer des formations commerciales ciblées sur les compétences de base et l’esprit de l’entreprise en utilisant des vidéos via les réseaux sociaux dans les langues locales.

MicroSave Consulting (MSC) est un cabinet de conseil spécialisé qui, depuis 20 ans, a accompagné le monde vers une véritable inclusion financière, sociale et économique. Avec 11 bureaux dans le monde entier, environ 190 employés de différentes nationalités et des compétences variées, il travaille dans plus de 50 pays en voie de développement.

Momar Diack SECK
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