Santé Maternelle au Sénégal: 4 femmes meurent quotidiennement en donnant la vie

Avec tous les progrès réalisés pour éradiquer la mortalité maternelle infanto-juvénile, beaucoup reste à faire. Chaque jour au Sénégal, le décès de quatre femmes en donnant la vie.

La situation de la morbidité et la mortalité maternelle infanto-juvénile reste toujours catastrophique au Sénégal, même si un bond de 21 points a été réalisé, permettant au pays de passer de 65 ‰ à 44 ‰, dans le cadre de l’élimination des décès évitables dont la pneumonie est la première cause chez les enfants d’un à 59 mois et les complications des grossesses pour les femmes qui sont en manque de soins de qualité.

D’après Pr Dembo Guirassy, gynécologue, qui faisait une présentation sur « la situation de la santé à la mère et du nouveau-né » lors du Panel sur l’approche coordonnée Pneumonie-Diarrhée et Concours sur les comportements clés-IHI sur la mortalité infanto-juvénile organisé la Promotion sortante de la Faculté de Médecine de l’Ucad (Prosmed 2018) en collaboration avec la DSME, « tous les jours quatre (4) femmes meurent en donnant la vie au Sénégal », même s’il y a des programmes et des progrès qui ont été faits pour baisser le taux de mortalité. Tous ces dispositifs mis en place ont pour premier objectif de réduire la morbidité et la mortalité maternelle. Il a fait part toujours dans son réquisitoire que le taux de contraception qui permet un facteur important pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile est de 23 % au Sénégal.

« En 2005 on était à 87 % en consultations prénatales et en 2016, on est à 95 %. Ce qui montre que des efforts considérables ont été réalisés en matière de consultations prénatales où il y avait 40 % des femmes qui faisaient les quatre consultations prénatales en 2005, contre 58 % », a-il- souligné.

Il avance : « il y a des efforts à faire quand une femme ne peut pas avoir de consultations prénatales, elle risque d’avoir des difficultés, des problèmes pendant la grossesse ».

Concernant les consultations postnatales, il estime : « Nous étions à 4 % en 2005, et aujourd’hui nous sommes à 88 % en 2016. Ce qui est très bien ». Pour éviter les problèmes dira Pr Guirassy, il faut que l’accouchement puisse se faire par un personnel qualifié. Ce qui a très bien évolué au Sénégal, en passant de 52 % à 59 % en 2016, avec 76 % de femmes qui accouchent dans des structures sanitaires.

« Pour la mortalité maternelle, le Sénégal était de en 2005, à 401 pour 100 000 naissances et en 2015, nous sommes à 315. À l’en croire, ces décès sont dus pour la plupart aux hémorragies qui sont de 49 %, ensuite viennent les hypertensions qui sont de 17 %. « Les autres causes ne sont pas très importantes », poursuit-il. Pour le taux de décès néonatal précoces, le Sénégal est à 6,7‰, même si ce chiffre varie selon les régions à part Dakar où il est très bas. Selon lui toujours, l’inégale répartition des médecins est une des causes de la mortalité maternelle infanto-juvénile. Il y a une bonne couverture des consultations prénatales avec des soins qui sont traités gratuitement. Les défis pour la santé que les blocs SONUS puissent être fonctionnels, tout en dotant les structures de toute fonction et d’assurer les soins des nouveau-nés. Mais aussi, il faut renforcer les activités communautaires.

Quant au Professeur Babacar Gueye qui faisait une présentation sur la mortalité infanto-juvénile qui est de 21‰ au Sénégal, il avance : « Nous avons un taux de mortalité 20 fois plus élevé que celui des pays occidentaux ». Selon lui, pour avoir un impact à ce résultat, il faut aller à un niveau périphérique plus possible pour réduire le taux de mortalité infanto-juvénile. Il a fait part également qu’un ensemble de stratégies est pratiqué au Sénégal pour réduire cette mortalité, en proposant des « Continuums » qui passent par la vaccination, les soins préventifs depuis l’adolescence jusqu’à l’âge de la maturité. « Il faut que les consultations néonatales soient bien faites et que tous les nouveau-nés puissent bénéficier du pesage pour leur survie. Mais aussi, mettre en place des stratégies pour contrecarrer toutes les causes qui peuvent anéantir la vie d’un enfant après la naissance tout en continuant les consultations postnatales mère-enfant. De son avis, la rougeole qui était la première cause de décès, même s’il n’y a pas de cas enregistrés depuis 5 ans, est actuellement dépassée par la diarrhée et la pneumonie sont les deux causes essentielles de la mortalité infanto juvénile qui s’élève à 121 pour mille naissances vivantes au Sénégal. Ce qui a permis au ministère de la Santé d’adopter des stratégies pour réduire de façon importante la mortalité infanto-juvénile dans ce pays.
Cette rencontre avec les étudiants, a pour objectifs de renforcer la sensibilisation des étudiants en médecine sur les comportements clés, de partager le carnet de santé avec eux, tout en renforçant le plaidoyer sur la SRMNIA pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) et la pratique de comportements essentiels des individus, familles et communautés.

Saër DIAL

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