Le malaise qui couve depuis très longtemps dans les méandres du Parti socialiste remontent en surface. Pas de manière explosive. Mais depuis que Serigne Mbaye Thiam a posé le débat de la reconstruction du PS, le débat passionne les responsables qui commencent à prendre position. Tous pour un renouveau d’un parti qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
La preuve, selon un responsable de premier plan du Bureau politique du PS qui préfère garder l’anonymat, «depuis les élections présidentielles, c’est à peine que le Parti social s’est réuni et les élections législatives ont consacré notre presque mort clinique avec comme résultat concret un député». Et s’il y a des responsabilités à situer, ce dirigeant socialiste pointe du doigt leur Secrétaire générale.
«Ce que j’ai dit, c’est que depuis que Ousmane Tanor est parti, en juillet 2019 et qu’Aminata Mbengue a pris le relais, tout le monde se pose des questions parce qu’aujourd’hui, on ne reconnaît plus le Parti socialiste. Parce que l’héritage que Ousmane Tanor a laissé, Aminata l’a complètement dévoyé. Et aujourd’hui, nous sommes morts», dit-il sans appel.
Mais aujourd’hui, accepte-t-il en écho à l’appel de Serigne Mbaye Thiam, «il est question de reconstruire le parti parce que nous sommes absents du débat national. Les militants se posent des questions». Parce que dénonce-t-il, il y a assez de cette sclérose. «Ce que j’ai dit, depuis le 6-7 juin 2014, nous avons été en congrès ordinaire. Ousmane Tanor a été élu. Il est parti en 2019. Déjà en 2018 – selon les textes du Parti socialiste, tous les 4 ans, on renouvelle -, Ousmane était sur le point de terminer, de finaliser les renouvellements. Et c’est à ce moment-là qu’il est parti. Aminata, depuis qu’elle est à la tête du parti, ne parle même pas de renouvellement. Depuis 5 ans, elle ne parle même pas de renouvellement.
Le parti n’a pas fait de tournée. Le parti n’a pas été à la rencontre des camarades, des socialistes, à la base. Tout le monde attend. Elle est complètement déphasée. Elle est complètement out. Elle ne comprend même plus les enjeux» dit notre interlocuteur pour signifier l’urgence d’une réforme en profondeur du parti de Léopold Sédar Senghor. «Donc, aujourd’hui, l’appel pour ce renouvellement, c’est un appel qui vient à point nommé. Et il est question que les socialistes prennent la balle au rebond pour, en fait, qu’on discute de notre parti, du devenu de notre parti, de cet héritage-là qu’on nous a laissé», termine ce haut responsable du PS.
Source Vox Populi