Renouvellement de l’exécutif et du législatif : Mimi Touré meurtrie, son cœur balance

Comme quand elle était Directrice de campagne du candidat Macky Sall, Mimi Touré avait parcouru aux côtés de celui-ci le tour du Sénégal. C’était pour se retrouver, grâce à l’élection de son mentor, au cœur du pouvoir. Répétition, presque, de l’Histoire, dix ans après :en juillet dernier, elle avait avalé des milliers de kilomètres. Mais cette fois-ci ce sera pour broyer du noir, loin de Macky Sall. Mais attention, Mimi en connaît assez et n’est pas du genre à avaler des couleuvres !

 

Le 12 de ce mois de septembre, elle avait franchi la porte de l’Assemblée nationale le cœur en chamade et la tête fourmillante de mille et un projets quand sur le Perchoirde cette2ème institution du Sénégal, son mentor et président de la République Macky Sall la fera installer dans quelques heures. Ne méritait-elle pas cette consécration de première femme de toute l’histoire du Sénégal à devenir Présidente de l’Assemblée nationale ?

Et comme seule la mémoire en possède la vitesse, Mimi s’était revue sa directrice de campagne gagnante en 2012, sa nomination comme 2ème femme du pays Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Honneur que seule Mame Madior Boye eut avant elle. Et à l’image de cette dernière, elle sera par la suite Premier ministre du Sénégal.

Puis, malgré la bourrasque des Locales de 2014,Envoyée spéciale du président de la République. Poste, qu’elle fut la première à occuper officiellement depuis l’indépendance du Sénégal. Quoi de plus normal donc qu’elle fut, par la suite, désignée par son leader Présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese); ceci après une autre dame « de fer », Mme AminataTall ? Mais, au souvenir de sa relève de ce moelleux siège de la 3ème institution du Sénégal, Mimi se mit soudain à douter. Inoubliable lundi 12 septembre !

Mme Aminata Touré faillit s’évanouir à l’annonce d’un certain Amadou Mame Diop, comme choix du Président de la République et de Benno pour trôner sur l’Hémicycle ! Elle crut rêver. Les visages et caméras qui la braquaient, lui signifièrent qu’elle était bien éveillée. Elle en voulut au masochisme et au pouvoir patriarcal.

A quand le sacre du mérite, se révoltèrent ses convictions d’ancienne trotskiste ?

C’est difficilement qu’elle puttenir sur ses jambes. Les mêmes qui l’avaient pourtant fait parcourir plus de 5000 kilomètres en qualité de tête de liste de la coalition présidentielle, menacée de « cohabitation » ! C’est par miracle qu’elle put griffonner un mot à l’intention de leur nouveau président de groupe parlementaire. Mimi ne tenait pas à faire cet honneur à ce député-maire « sans envergure nationale ».

D’ailleurs, pour marquer sa désapprobation elle quitta les lieux, pour aller « vomir » sa rancœur contre ce « choix familial ». Dire qu’elle avait sollicité et obtenu les « bénédictions » tout le long de son chemin de juillet !

De « simples citoyens », devant la volonté du Président ?

Il ne lui restait plus qu’à crier sa déception jusque dans les antennes internationales, dans l’espace d’un miracle. Puisque le poste de Pm, qu’elle a occupé, restait vacant et le Gouvernement en sursis.

Cependant, à présent que les cartes sont toutes distribuées avec la nomination d’un Premier ministre et de toute son équipe, Mimi se demande ce qui lui reste à faire : siéger en « simple » député au sein d’une coalition qui l’a larguée, pour prendre sa « vengeance» au profit de l’opposition ?

Négocier, subir les propos et regards moqueurs ; le temps de retrouver une planque de « fonctionnaire international » ?

Chagrinée par son inattendu largage, le cœur de Mimi balance entre ces deux difficiles choix. Parce que rester à l’Hémicycle, comporte plus d’inconvénients que d’avantages depuis le 12 septembre courant. N’en est-elle pas arrivée, maintenant, à se soucier de sa sécurité ?

De l’autre côté, quitter son siège « immunitaire », au profit d’un autre du camp qui l’a argué, serait se faire enterrer politiquement en toute douceur. Que fera Mimi qui coordonnait, en toute puissance, « la traque des biens mal acquis » ?

L’opération qui a accouché de l’exil du fils de l’ancien Président Me Wade. Il va de soi que du fait de sa trajectoire politique, elle est surveillée « comme du lait sur le feu » ; par le pouvoir, comme l’opposition. C’est une Lapalissade. Les prochains mois nous édifieront.

Alerte

Oumou Khaïry NDIAYE
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