Rejets de listes, manifestations à tout va, procès de Dias,… : politiques, arrêtez de prendre le pays en otage (Par Aly Saleh)

Tous ces évènements qui se succèdent et se ressemblent où l’on voit des élites politiques descendre dans la rue et faire face aux forces de l’ordre, n’honorent nullement le Sénégal. Un pays où manger et boire posent véritablement problème pour bon nombre de concitoyens.

Ce qui s’est passé est un cas d’école, qui devrait nous permettre d’y méditer d’en tirer des leçons mais surtout de nous regarder en face et de nous dire la vérité.

 

Tant que nous fermerons les yeux sur cette vérité là, nous nous cacherons toujours derrière des excuses.

N’oublions pas que le Sénégal est au dessus de tout intérêt personnel.

Car on ne peut pas se réclamer partisan de la paix aujourd’hui et demain verser dans la violence ou inviter les populations à des troubles à la quiétude de ses concitoyens.

La paix n’est pas un vain mot, c’est un minimum de comportement à avoir.

C’aurait été plus républicain et plus responsable de ne pas  drainer des foules dans les rues pour juste défier l’autorité à travers une manifestation.

Il est temps de dire halte à la manipulation!

Comment peut-on, dans un pays comme le nôtre, appeler à la résistance et à l’insurrection.

Et puis, avec ce procès en appel du parquet et de Barthélémy Dias, maire de Mermoz, Sacré-Cœur et candidat à la mairie de Dakar, en valait-t-il vraiment la peine de manifester, surtout  après son renvoi?

Comme si c’était devenu la mode, le politicien convoqué pour être entendu, cherche toujours à drainer des foules dans les rues et provoquer les forces de l’ordre en lieu et place de déférer tranquillement à la convocation comme le ferait tout autre citoyen.

 

Avec la violence qui s’est invitée dans les rues de Dakar le 10 Novembre dernier, les pare-brises des véhicules d’Ousmane Sonko leader du Pastef et de Barthélémy Dias ont été atteints par les grenades lancées par les gendarmes, obligeant le cortège à rebrousser chemin.

Par la suite, ces leaders de l’opposition ont été arrêtés avec une violence inouïe.

Nous le savons tous, les frustrations viennent surtout du rejet de certaines listes par l’administration territoriale.

Pourquoi aussi cette volonté manifeste de vouloir coûte que coûte et quoi qu’il en coûte, casser de l’opposant?

L’autre question qui mérite d’être posée c’est: «pourquoi la presse a été interdite d’accès au Palais de justice Lat Dior?

Les forces de l’ordre leur servent juste: « nous n’avons reçu aucune instruction pour laisser passer les journalistes ».

Pourtant, ces derniers ne sont là que pour faire leur travail d’informer l’opinion sur ce qui se passe.

Cela n’honore pas le Sénégal et trop c’est trop.

Et puis, que dire des chambres électorales qui sont en train de rétablir l’opposition dans ses droits et de désavouer des préfets et sous préfets?

 

Vous le savez, la vérité ne peut être que la vérité, ni plus ni moins,

Quelles que puissent être  notre position et notre appartenance.

Comment expliquer, que l’on puisse un jour, exiger la justice pour les députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall de la majorité, cités dans une affaire présumée de trafic de passeports diplomatiques et un autre jour, être prêt à mettre le pays dans le chaos pour entraver l’exercice de la justice  dans l’affaire Barthélemy Dias/Ndiaga Diouf? Paradoxe!

Finalement, qu’est ce que nous voulons  pour notre pays?

Est-ce la justice ou la loi du plus fort?

C’est pour cela qu’il  faut être  triste et vraiment avoir peur pour le pays de la téranga.

De manière civilisée, on peut se parler et se faire entendre sans avoir à bander les muscles ou à prendre des gourdins.

La violence s’est presque érigée en règle de nos jours. Elle est devenue une tradition.

Le débat politique est si bas au point que l’on s’échange des invectives et des insanités à longueur d’émission dans la presse.

Vous en conviendrez avec moi, ces violences sont une porte d’entrée pour piller, faire du mal, dire du mal, détruire les biens d’autrui, voler,  et j’en passe.

C’est maintenant qu’il faut penser à pacifier l’espace politique avant les territoriales en revoyant le discours et la façon d’agir.

 

Pour la route, la justice doit prendre du recul par rapport à la date du 1er décembre et adopter un calendrier qui ne sera pas susceptible de troubler l’ordre public, en renvoyant le procès de Barthélémy Dias jusqu’après les élections.

Ne serait-ce que pour se départir de la thèse d’instrumentalisation de la justice tant décriée par l’opposition et surtout pour un apaisement du climat social.

 

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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