Rapport de la FAO sur produits agricoles et alimentaires : Un chapitre spécial consacré leur commerce et aux prix

Au niveau mondial, les exportations de produits agricoles et alimentaires ont progressé de près de 52 milliards de dollars en 2020 par rapport à l’année précédente (soit une progression annualisée de 3,2 pour cent), environ 40 pour cent de cette hausse étant imputable aux pays en développement.

En 2021, la valeur des échanges mondiaux de produits agricoles, qui est mesurée par les exportations, devrait enregistrer une croissance de 8 pour cent (soit 137 milliards de dollars). Une grande partie de cette progression est due à la demande en provenance d’Asie de l’Est. Pour autant, la composition du panier des importations devrait profondément évoluer dans cette région en raison tout particulièrement du rétablissement du secteur de l’élevage en Chine, qui se relève après avoir été frappé par la peste porcine africaine.

Le rapport entre les échanges commerciaux de produits agricoles et ceux de produits non agricoles s’est établi à près de 11 pour cent début 2020, soit seulement un tiers du chiffre atteint dans les années 1960, mais près du double du plus bas niveau historique, atteint en 2007.

La hausse de la part des importations de produits alimentaires dans l’ensemble des importations peut être un signe avant-coureur de crises susceptibles de survenir dans certaines régions. Par exemple, les dépenses d’importation des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) devraient augmenter de 20 pour cent, soit une hausse cinq fois plus rapide que celle attendue dans le groupe des pays les moins avancés. Les pays dont les recettes d’exportation, notamment celles tirées du tourisme, ont été durement touchées par la pandémie risquent d’être particulièrement vulnérables.

Enfin, la publication Perspectives de l’alimentation offre une méthode de calcul innovante des prix des importations de produits alimentaires, qui tient compte aussi de l’évolution de la demande, du fait, en général, de variations de revenus, et qui couvre une gamme plus large de denrées alimentaires que celle de l’Indice FAO des prix des produits alimentaires.

Alors que l’Indice FAO des prix des produits alimentaires est établi à partir des prix d’exportation de référence des produits de base, ce nouvel indice s’appuie sur la valeur unitaire des importations, qui englobe le montant effectivement payé par les pays qui importent des produits alimentaires, ce qui inclut non seulement les coûts de fret, mais aussi les remises ou les primes de qualité. Étant donné qu’il est basé sur des coefficients de pondération flexibles, ce nouvel indice met en évidence l’évolution de la composition des importations.

Ainsi, l’indice de la valeur unitaire des importations offre un éclairage sur des changements éventuels d’habitudes de consommation dans un contexte de perte de revenus durant la pandémie de covid-19, certains consommateurs ayant pu être amenés à remplacer la viande par des céréales, le bœuf par du poulet ou le riz Basmati par du riz ordinaire. Cet indice a atteint un pic historique en mars 2021 (dernière valeur disponible)

Pape Ismaïla CAMARA
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