Analyse : La France va transformer son opération militaire au Sahel (Par Paul Ejime)

Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi que l’opération militaire de son pays dans la région agitée du Sahel en Afrique de l’Ouest sera remplacée par une autre mission qui s’appuiera sur d’autres partenaires.

La France dispose d’un contingent de 5 100 forces Barkhane dont le siège est à N’djamena, au Tchad, déployé pour soutenir les pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme et les insurrections islamistes djihadistes.

Environ 4 500 soldats sont déployés au Mali, qui abrite également la mission des Nations Unies de 15 000 hommes au Mali, la MINUSMA.

Dans le prolongement de la récente suspension de la coopération et du soutien militaires français et américains au Mali, en raison du « coup d’État dans un coup d’État » au cours des neuf derniers mois dans le pays, Macron a déclaré que « la poursuite de notre engagement au Sahel pas être de la même manière », faisant allusion à une « transformation profonde » de la présence militaire française dans la région.

Il s’agit d’une modification de sa position antérieure de retirer les troupes françaises de la région, après avoir accusé l’armée malienne de se diriger vers un « islamisme radical ».

Il y a une inquiétude sourde à Paris sur la direction de la nouvelle direction au Mali. Le pays a signé un accord de coopération militaire avec la Russie en 2019 et lors d’un rassemblement pro-militaire à Bamako le week-end dernier, certains manifestants ont appelé à une intervention russe directe au Mali.

La France a environ 10 000 soldats dans 23 pays d’Afrique francophone avec lesquels elle a des pactes de défense/militaires. Mais la présence militaire suscite des sentiments anti-français dans certains de ces pays, notamment le Tchad, le Mali et la République centrafricaine, dont la France a également suspendu l’aide militaire en raison de la lutte avec la Russie au sujet de l’influence sur le pays africain riche en or et en diamants. .

Macron a déclaré que les détails de la nouvelle implication militaire française au Sahel, qui pourraient avoir des implications pour la sécurité dans la région volatile, seraient dévoilés à la fin de ce mois (juin).

Pendant ce temps, le président par intérim du Mali Assise Goita et son nouveau Premier ministre Choguel Maiga ont réitéré leur engagement à remettre le pouvoir aux civils élus en 2022.

Les deux hommes ont pris cet engagement lors de consultations à Bamako avec une délégation conjointe des Nations Unies, de l’Union africaine et du bloc régional CEDEAO, dirigée par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, le médiateur en chef de la CEDEAO sur la crise malienne.

Après avoir abandonné sa demande selon laquelle le gouvernement de transition doit être dirigé par des civils, la CEDEAO a reconnu le chef du coup d’État Goita comme président et le nouveau Premier ministre qu’il a nommé.

Goita a assumé la présidence après avoir limogé l’ancien président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane lors du deuxième coup d’État en moins de neuf mois dans le pays. Le couple a été arrêté et libéré après plusieurs jours de détention.

Goita était le vice-président du gouvernement de transition mis en place après avoir dirigé le coup d’État militaire d’août 2020 qui a renversé le gouvernement de l’ancien président élu Ibrahim Boubacar Keita.

La CEDEAO et l’UA ont suspendu l’adhésion du Mali tandis que la France et les États-Unis ont également suspendu leur coopération militaire et leur soutien au Mali après le deuxième coup d’État.

Un communiqué de la CEDEAO a déclaré que « la Mission a pris note de la prestation de serment du Président de la transition et l’a encouragé à conduire la transition conformément aux promesses et engagements pris dans son discours inaugural ».

L’armée malienne semble diriger le gouvernement dirigé par Goita à son propre rythme.

Reste à savoir s’ils respecteront leur transition de 18 mois comprenant un référendum en octobre prochain et des élections législatives prévues le 27 février 2022 avant la remise aux civils élus.

La délégation de Jonathan comprenait le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, El Ghassim Wane, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali et chef de la MINUSMA, et Fulgence Zeneth, chef par intérim de la mission de l’UA au Sahel MISAHEL.

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