Question autour d’un « Mbourok soow » ! Idy 2019, était-il un vrai faux candidat ?

Pour sa troisième candidature après celles de 2007 et 2012, Idrissa Seck était perçu comme le principal challenger de Macky Sall. Autrement dit, son rival le plus sérieux, capable de l’amener au second tour. D’où le soutien qu’il avait reçu d’une cohorte de candidats recalés dans le cadre du parrainage. Mais, l’homme de Thiès croyait-il lui-même réellement à sa chance ? Auteur d’une campagne trop molle, il était peut-être dans l’idée de rejoindre le futur vainqueur Macky Sall après avoir fait de la simple figuration. Le Vrai Journal

Quittant avec fracas la coalition Benno Bokk Yakaar après seulement une année de cheminement (c’était en 2013), Idrissa Seck était perçu comme une personnalité politique qui savait ce qu’il voulait. Et comme quelqu’un qui savait se donner les moyens d’atteindre la magistrature suprême. Allié d’un moment, il était vite devenu un farouche opposant au Président Macky Sall.

Très acerbe dans ses critiques, s’attaquant sans ménagement aux réalisations et aux politiques publiques menées par le régime en place, il avait fini par regagner le coeur de nombre de Sénégalais.

Ses sorties étaient particulièrement attendues et il ne ratait jamais l’occasion de balancer de grosses pierres dans le jardin de Macky qu’il qualifia même de «nullard» qui n’arrivait même pas «à peindre» les chantiers laissés par Me Abdoulaye Wade. Et de railler encore un tout peu plus le Président de Benno dont, disait-il, «la vision s’arrête à Diamniadio ».

Ayant le vent en poupe, il marchait – c’est ce que pensaient à l’époque les observateurs les plus avertis – pour s’imposer en perspective de la présidentielle de février 2019. Mieux, l’espoir qu’il suscita était tel qu’il finira par être soutenu par une cohorte de candidats recalés dans le cadre de la loi sur le parrainage. Au moins trente (30) personnalités politiques et indépendantes lui étaient venus en renfort à travers sa coalition dénommée « Idy 2019 ». Et nul ne pouvait s’imaginer qu’après avoir régulièrement chahuté et bataillé avec Macky Sall, il finira par le rejoindre avec armes et bagages, dans la foulée de la présidentielle 2019.

Idrissa Seck était-il alors un vrai faux candidat ?

En tout cas, contrairement aux autres candidats, sa campagne avait été sans saveur ni mordant. N’étant manifestement pas d’attaque, il laissa même le terrain libre à la Première dame Marième Faye Sall et au ministre Amadou Bâ qui ont battu campagne à Dakar sans aucune opposition de sa part.

Pourquoi ? Qu’est-ce qui pouvait expliquer une telle posture de la part d’Idrissa Seck ?

La réponse coula de source lorsqu’il décida enfin d’apprendre aux Sénégalais, qu’après près de six mois de discussions avec le Président Macky Sall, il avait finalement fait le choix de le rejoindre. Autant dire qu’avant même d’être candidat et en pleine campagne électorale, il avait déjà peaufiné sa prochaine transhumance. Sauf que la lune de miel pourrait se transformer bientôt en lune de fuel, faute d’apport conséquent à l’électorat de Macky. Au contraire, il n’a fait que chuter depuis et n’est finalement d’aucun apport à Macky qui, en politicien froid, pourrait s’en débarrasser comme du bois mort

Pape Ismaïla CAMARA
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