Prisons sénégalaises : Plus de 10 milliards F CFA investis en cinq ans dans la prise en charge alimentaire des détenus

La prise en charge des détenus dans les lieux de détention, même si entre 21 et 30 % utilisent la drogue, n’est pas chose aisée pour le gouvernement du Sénégal. Pour d’aucuns, cet argent pouvait servir à autre chose. Pour d’autres, il pouvait servir à leur insertion socioéconomique.

Selon la Directrice exécutif de l’ l’Alliance, nationale des communautés pour la santé (Ancs), Maguette Mbodji Gueye, les 10 milliards F CFA investis en cinq ans pour nourrir les détenus du Sénégal, pouvait servir à autre chose.

Pour elle, ce montant pouvait participer à leur insertion socioéconomique.

Selon elle, « il est temps de revoir la prise en charge des petits consommateurs et voir comment investir cet argent. Tous ces éléments vont permettre aujourd’hui à vouloir intégrer les questions de la Réduction des risques (Rdr) pour pouvoir non seulement les soigner, mais également pour pouvoir utiliser leur expérience et leur expertise pour faciliter leur prise en charge ».

En 2013, 21 % des 26 189 détenus soit 5 543, sont écroués pour détention-usage-trafic pour une prise en charge alimentaire de plus de 1,2 milliard F CFA. En 2014, 25,6 % des détenus sont incriminés des suites de la drogue, avec un budget alimentaire de plus de 1,6 milliard F CFA.

Pour 2015, 25 % des détenus étaient incarcérés suite à l’utilisation de la drogue. Ainsi, 2,6 milliards F CFA étaient investis pour leur prise en charge alimentaire. C’est à partir de 2005, que l’incarcération des mineurs est véritablement prise en mesure au niveau des prisons. 29,7 % des 28 528 détenus en 2016 sont écroués également pour les mêmes faits, avec un montant alimentaire de plus de 3 milliards F CFA.

En 2017, même si la population carcérale avait un peu diminué (26 021 détenus), la prise en charge alimentaire était de plus de plus de 2 milliards F CFA. Durant ces cinq ans, les altercations sur les questions de la drogue venaient en deuxième, après les vols et recèles.

Et ceux qui ont été incarcérés suite aux questions de vol et de recèles, selon Mme Gueye, « certains l’ont fait sur l’emprise de la  drogue ». Raison pour laquelle, pour remédier à cette situation, cette dernière a plaidé pour la création d’un service médico-juridique qui va permettre de pouvoir avoir un service intégré, permettant de prendre en charge les aspects qui sont liés à la santé, mais également ceux liés à la justice et la juridiction.

« La création d’un centre médico-juridique va permettre de pouvoir répondre à toutes les attentes dans le centre », a-t-elle expliqué, même s’il y a beaucoup de contraintes qui empêchent d’avoir un environnement favorable aux interventions de Rdr.

 

 

 

 

 

 

 

 

Oumou Khaïry NDIAYE
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