Présidentielles 2023 : Les élections cruciales au Nigeria démarrent lentement- Par Paul Ejimé

Les Nigérians se sont rassemblés en grand nombre le samedi 25 février pour élire un nouveau président pour succéder au général de l’armée à la retraite, le président Muhammadu Buhari, qui a dirigé la nation la plus peuplée d’Afrique avec plus de 214 millions d’habitants au cours des huit dernières années.

Lors de son premier point de presse quelques heures après le début officiel du scrutin, le professeur Mahmood Yakubu, président de la Commission électorale nationale indépendante (INEC), a reconnu la lenteur du décollage du vote dans certains États de la fédération.

Il a imputé la situation aux défis logistiques, aux attaques de voyous et au vol de dispositifs électoraux, mais a réitéré qu’aucun électeur nigérian ne serait privé de son droit de vote.

Sinon, il a décrit l’exercice comme généralement pacifique.

Les reportages des médias de certaines parties du vaste pays producteur de pétrole ont corroboré la position du président de la Commission selon laquelle le vote a commencé tardivement dans certaines régions pour diverses raisons avec une présence policière dans la plupart des bureaux de vote.

L’heure officielle de vote selon l’INEC est de 8h30 (07h30 GMT) à 14h30 (13h30 GMT) dans plus de 176 000 unités de vote à travers le pays.

Le professeur Yakubu a assuré que malgré les difficultés initiales, le scrutin devrait reprendre au fur et à mesure que le processus progressait.

Il a également expliqué que tous les électeurs potentiels sur la file d’attente à l’heure de clôture seraient autorisés à voter « aussi longtemps qu’il le faudra ».

Les trois têtes de liste parmi les 18 candidats à la présidentielle, dont une femme, ont voté.

Il s’agit d’Ashiwaju Bola Tinubu, du parti au pouvoir All Progressive Congress (APC), d’Atiku Abubakar du principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), et de Peter Obi du Parti travailliste (LP), qui a été vu à son tour dans une file d’attente assis avec autres électeurs.

Obi, homme d’affaires et ancien gouverneur de l’État d’Anambra, dans l’est du Nigéria, est considéré comme une troisième force, qui a mobilisé des partisans, en particulier parmi les jeunes, qui ont exprimé leur désenchantement face à ce que l’on appelle le système de mauvaise gouvernance dans le pays.

L’INEC a enregistré quelque 93,4 millions d’électeurs pour les élections de 2023, mais la Commission a déclaré qu’environ 87 millions seulement des électeurs inscrits avaient récupéré leur carte d’électeur permanent, l’exigence clé pour tout électeur.

L’enjeu est très important dans ces élections qui rassemblent plus de 15 000 candidats et impliquent également le choix des membres de l’Assemblée nationale, ainsi que des gouverneurs et des membres de l’Assemblée des chambres d’État le 11 mars.

Les questions clés qui pourraient définir le résultat du vote présidentiel sont l’insécurité accrue au Nigéria, caractérisée par des enlèvements contre rançon par des groupes armés, des attaques par des bandits, l’extrémiste islamiste Boko Haram et des hommes armés soi-disant inconnus, et des affrontements entre éleveurs et agriculteurs.

Des attaques sont également perpétrées par le groupe séparatiste des peuples autochtones du Biafra (IPOB) dans l’est du Nigéria.

La décision controversée du gouvernement fédéral d’échanger l’ancienne monnaie locale, les billets de Naira, avec de nouveaux billets a entraîné une grave pénurie de liquidités, en particulier dans les zones rurales non bancarisées.

La mesure, qui, selon la Banque centrale, visait à éponger les liquidités excédentaires du système, est également perçue comme freinant l’achat de votes par les politiciens.

La crise pérenne des produits pétroliers dans le pays producteur de pétrole, importateur de produits raffinés, n’arrange pas les choses.

Il y a aussi une mauvaise gestion généralisée des ressources publiques, la corruption et la politique toujours définie par des considérations ethniques et religieuses dans le pays.

La pauvreté, l’inflation et le chômage, en particulier parmi les jeunes agités, ont aggravé les difficultés socio-économiques croissantes, conduisant à réclamer des changements transformateurs et à injecter du sang frais dans les systèmes de gouvernance.

Pour sortir vainqueur, un candidat à la présidentielle doit recevoir 50% plus une voix, sinon un second tour aura lieu.

L’utilisation de la technologie introduite par l’INEC, en particulier le système d’accréditation bimodal (BVAS) et les dispositions de la loi électorale de 2022, qui prévoit la transmission électronique des résultats des élections, ont renforcé la confiance des électeurs dans le processus électoral, mais il reste à voir si les assurances données par l’INEC et les agences de sécurité pour garantir la tenue d’élections libres, équitables et crédibles ##

 

Correspondance particulière de

Paul Ejimé Expert électoral

Analyste des affaires mondiales et consultant en communication,

développement des médias, paix  Sécurité et élections

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