Les opérateurs économiques de la région de Ziguinchor ont lancé une pétition pour protester contre l’arrêt des bateaux Aline Sitoe Diatta, Aguene et Diambogne et favoriser la reprise de la rotation maritime, après 5 mois d’arrêt.
«Depuis juin 2023, la liaison maritime a été arrêtée sur instructions, parait-il, du ministre de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye. Les Sénégalais du Sud, principaux usagers des bateaux Aline Sitoé Diatta, Aguene et Diambogne attendent toujours. Ce, depuis juin l’explication officielle du Gouvernement du Sénégal», a indiqué Xavier Diatta, l’initiateur de cette pétition.
«Les bateaux, c’est vraiment un grand service. Nous avons des gens qui ne peuvent plus payer le billet pour pouvoir venir à Dakar tant par la route que par l’avion, c’est cher. Le bateau, c’était vraiment le moyen social qui permettait aux gens de pouvoir se déplacer. Malheureusement, jusqu’à présent, ce bateau, personne ne peut vous dire quand est-ce qu’ils vont reprendre. C’est dans ce contexte que nous avons estimé qu’il fallait lancer une pétition pour que chaque citoyen donne son avis sur la question. Ces bateaux, il faudrait qu’on les remette en service», a plaidé M. Diatta.
«Nous attendons qu’on ait au moins 25 000 à 50 000 signatures parce que je sais qu’il y a beaucoup de gens qui souffrent. Et j’exhorte tout le monde à signer cette pétition pour que nous la déposions au niveau du ministère de l’Economie maritime pour que les gens se rendent compte des dégâts que cela est en train de faire» Afin de rafraîchir la mémoire aux Sénégalais, il a rappelé que «l’Etat du Sénégal a confié à la COSAMA la mission d’assurer ce service public de transport maritime de passagers et de marchandises pour une continuité territoriale entre Dakar et Ziguinchor».
Cette mission, selon M. Diatta, est encadrée par deux instruments juridiques signés le 02 janvier 2008. Ce sont «une concession de droits de gestion et d’exploitation de la ligne maritime Dakar Ziguinchor et un contrat d’exploitation des Navires Aline Sitoe Diatta, Aguene et Diambogne».
A l’origine de cette décision de suspendre les rotations, il évoque des ‘’rumeurs’’ qui faisaient état du «climat sociopolitique délétère en Casamance».
Et donc, pour des raisons sécuritaires, dit-il, «l’autorité a jugé pertinent d’arrêter les trois bateaux. Une mesure qui ne pouvait qu’être transitoire. Mais voilà que le transitoire dure déjà 5 mois. Ce statu quo semble vouloir imposer aux usagers de s’adapter à l’inexistence d’une liaison maritime Dakar Ziguinchor, quel qu’en soit le prix (perte de milliers d’emplois et de revenus pour plusieurs milliers de familles, affaissement de l’économie locale et par translation, ralentissement des échanges économiques entre le Sud et le Nord du Sénégal, une surenchère des produits de première nécessité pour toutes les familles du Sud du Sénégal …)».
Diatta est d’avis que, par respect pour les usagers, l’Etat doit venir «parler aux Sénégalais et particulièrement aux Casamançais qui sont les plus grands perdants. Ce silence institutionnel est assimilable à une condescendance vis-à-vis des populations de la Casamance particulièrement et plus généralement à un manque de considération pour les responsabilités qui ont été confiées.
Le marasme économique s’est déjà installé dans la région sud. Les campagnes anacarde, fruitière et halieutique 2023 ont lamentablement échoué du fait de l’arrêt de cette liaison. Une situation qui semble ne préoccuper aucune autorité en charge de la mission». Autant de désagréments qui ont poussé les usagers de ce bateau à exiger «la reprise, sans délai, de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor».
Vox populi
