Ousmane Chimère Diouf, Président de l’UMS : «Qu’aucun magistrat ne soit affecté suite à une décision rendue en toute indépendance»

Vox Populi-A l’Assemblée générale qui a sanctionné son élection pour un second mandat, le président de l’Union des magistrats du Sénégal a confié que le fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) est encore au centre des préoccupations légitimes des collègues.

Pour Ousmane Chimère Diouf, «il est temps que des critères clairs et objectifs soient définis pour avoir une meilleure visibilité sur l’évolution des carrières» des magistrats. Pour cela le bureau invite les membres du CSM à «jouer pleinement leur rôle et veiller à ce qu’aucun magistrat ne soit affecté suite à une décision rendue en toute indépendance, tout en précisant cependant qu’il n’appartient à aucun d’entre nous et au conseil supérieur de stigmatiser une juridiction déterminée pour en faire un lieu de sanction, en refusant de s’y rendre pour le premier cas, et en prenant systématiquement pour le second des mesures d’affectation concernant des collègues à qui des faits seraient reprochés».

Ousmane Chimère Diouf a également précisé, à l’attention de ses collègues que «l’UMS n’est pas consultée pour les mesures prises par le Conseil supérieur et se contente de recueillir les réclamations des collègues concernés à leur suite, et qu’elle a toujours assuré leur suivi en saisissant le Garde des Sceaux, certaines d’entre elles ayant reçu une suite favorable, d’autres n’ayant pas eu la même issue. La gestion des carrières est du ressort exclusif du CSM. Il est, cependant, souhaitable de tendre vers une démarche inclusive en amont devant permettre à l’UMS d’avoir son mot à dire et ne plus se contenter de recevoir lesdites réclamations».

La question des affectations et de la retraite des magistrats au cœur des débats

La question de la retraite est également au cœur de leurs préoccupations, selon le président de l’UMS. «A cette même période de l’année dernière, le débat était posé sous deux angles, celui de l’harmonisation de l’âge et du relèvement de la pension», a-t-il rappelé.

S’agissant du premier point M. Diouf indique que l’UMS avait insisté «sur le fait qu’ actuellement dans la magistrature, les plus jeunes partaient à la retraite laissant sur place les plus âgés du fait de fonctions occupées par les uns et les autres, créant ainsi un déséquilibre dans le traitement de personnes relevant de la même corporation».

L’UMS a réitéré cette position selon Ousmane Chimère Diouf, «au vu des nombreux départs à la retraite prévus d’ici deux ans et du déficit en personnel constaté depuis des années chez nous, et également de l’augmentation du volume de travail». L’UMS remercie cependant le Ministre des Finances et du Budget pour sa disponibilité pour avoir reçu à trois reprises son bureau pour discuter du second point entre autres, et espère une issue heureuse

Saphiétou Mbengue
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