La mutation institutionnelle est plombée au niveau du Fongip où le chef de l’Etat a fait fi des pré requis de la Banque mondiale qui exige, pour la gestion de structure à haute incidence financière, un directeur général crédité d’une expérience de 5 ans dans la gestion d’une institution financière. Avec l’arrivée de Thérèse Faye Diouf aux commandes, Macky Sall tord le cou à la procédure légale devant faire du Fongip un établissement financier de cautionnement et de prêt agréé par la BCEAO, sous la forme juridique d’une société anonyme à participation publique majoritaire régie par l’Acte Uniforme OHADA.
Pour remplacer au pied levé l’ingénieur des Ponts et Chaussées, expert en financements de projets, qui a piloté de main de maitre cette structure, depuis plus de sept ans, le Président Sall a choisi de mettre en orbite Thérèse Faye Diouf, jusqu’alors en charge de la Case des Tout-petits.
Quelle erreur de casting, doublée d’une méconnaissance sans conteste des conditions de la mutation institutionnelle de cet organe public de garantie ?
Une promotion politique pour la mairesse de Ndiarere mais qui ne cadre pas d’avec le profil adéquat au poste. En effet, titulaire d’un Master 2 en Sociologie, l’ancienne patronne des jeunes du parti au pouvoir n’a aucune maitrise des chantiers du Fongip, encore que pour cette charge technique, une expertise avérée en finances est nécessaire pour mener à bien les programmes de l’Etat. On peut croire que le temps a joué en sa faveur.
En effet, dans la foulée du remaniement, le casting n’a pas été large pour trouver un génie sénégalais capable de continuer le travail abattu par l’équipe sortante. Pour faire d’une pierre deux coups, le Président n’a pas cherché loin et l’engagement politique sans faille de Thérése Faye Diouf a facilité le choix de miser sur une pointure du parti représentant la frange jeune. Une grosse bourde !
Seulement, pour mener à bon port la barque, l’ancienne directrice de l’Agence nationale de la petite enfance et de la Case des tout-petits, devra s’entourer d’équipes compétentes pour ne pas décevoir les attentes du Palais. Le chef de l’Etat l’a tellement compris qu’il n’est pas impossible, dans le redimensionnement du Fongip, de coopter des expertises outillées pour prêter main forte à la nouvelle patronne du Fongip.
Malheureusement, dans les formes, le Président s’est lamentablement trompé. Et à ce niveau de responsabilité, c’est inadmissible pour ne pas dire impardonnable.
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