Chuck Berry, l’une des plus grandes figures du rock’n’roll, est mort samedi après-midi dans sa maison du Missouri à l’âge de 90 ans, a annoncé la police du comté de Saint Charles. Les causes du décès ne sont pas encore connues.
Chuck Berry, l’un des pères fondateurs du rock’n roll, est mort samedi 19 mars à l’âge de 90 ans. Il a été trouvé inanimé par les secouristes à son domicile près de Saint Louis dans le Missouri, où il a passé une bonne partie de sa vie. Les causes du décès, prononcé à 13h26 heures locales (18h26 GMT), n’étaient pas connues samedi soir et la famille a demandé à ce que l’on respecte son intimité pendant le deuil.
« C’est avec tristesse que la police du comté de Saint Charles confirme la mort de Charles Edward Anderson Berry Sr., mieux connu comme le légendaire musicien Chuck Berry », peut-on lire sur la page Facebook du chanteur. Chuck Berry laisse une œuvre immense et fondatrice, qui a influencé plusieurs générations de musiciens.
Les hommages ont vite afflué. De Bruce Springsteen, avec qui Chuck Berry avait une relation étroite et qui voit en lui le plus grand rocker de tous les temps, à Mick Jagger qui l’a remercié pour « sa musique qui est gravée en nous », en passant par Lenny Kravitz ou encore Ringo Starr.
Les débuts avec Muddy Waters
Chuck Berry est né le 18 octobre 1926 à Saint Louis (Missouri). Il apprend la guitare jazz dans son enfance, tout en accumulant les petits boulots et en flirtant avec la délinquance. Devenu coiffeur, marié et père de famille, il arrondit ses fins de mois en jouant de la guitare dans des clubs, lorsqu’il est remarqué par le bluesman Muddy Waters. En 1955, il enregistre sa première chanson, « Maybellene », qui devient un tube phénoménal et marque pour lui le début de dix années de succès.
Chuck Berry enregistre ensuite « Thirty Days », « No money down » et « Roll Over Beethoven » (1956), avant d’enchaîner les tubes : « School Days » et « Rock and Roll Music » en 1957, « Sweet Little Sixteen », « Carol » et « Johnny B. Goode » en 1958, « Little Queenie », « Memphis Tennessee » et « Back in the USA » en 1959. À la fin des années 1950, son succès est gigantesque, ses chansons sont partout et il parvient, avec des thèmes simples et universels exaltant les préoccupations des adolescents – la fête, le flirt, les voitures, l’école –, à devenir le héros d’une jeunesse blanche fascinée par le rock.
Deux ans en prison
La carrière du rocker est ensuite freinée par une condamnation en 1961 et un séjour de deux ans en prison pour une affaire de mœurs. À sa sortie, il traverse une période difficile, tandis que ses standards commencent à être repris par des groupes européens comme les Beatles ou les Rolling Stones. Chuck Berry ne renoue avec le succès qu’au début des années 1970, avec « My Ding A Ling » (1972), qui le replace au sommet des hits parades. Il multiplie alors les tournées, monnayant très cher ses apparitions.
Défrayant à nouveau occasionnellement la chronique par ses démêlés avec la justice, le chanteur se retire ensuite peu à peu, continuant cependant à donner des concerts, de plus en plus espacés. Le jour de son 90e anniversaire il avait créé la surprise en annonçant la sortie d’un nouvel album, son premier depuis près de quarante ans. Sobrement intitulé « Chuck », l’album a été enregistré dans des studios près de Saint-Louis et devait sortir dans le courant de cette année.
« Johnny B. Goode » est le seul morceau de musique rock gravé sur le disque d’or emporté par les sondes Voyager I et II avec d’autres trésors de l’humanité dans l’espoir qu’ils puissent être décryptés par des extra-terrestres. Elles volent aujourd’hui toutes deux en-dehors du système solaire.
Source france24.com