Mimi Touré interpelle Macron : La dualité d’un Macky en poste en France et dans l’opposition au Sénégal, les arguments de Khadim Mbacké la renforcent…

Aminata Mimi Touré a récemment lancé un appel direct au président français, Emmanuel Macron, en ce qui concerne la situation de Macky Sall, ancien président du Sénégal et actuel leader de l’Alliance pour la République (APR).

Elle a déclaré sur X : «Nous interpellons son patron le président Macron : Macky Sall ne peut pas continuer à travailler pour vous et diriger un parti politique d’opposition au Sénégal. Ce serait une immixtion de la France dans les affaires intérieures du Sénégal. Ou Macky Sall continue à travailler pour vous et il démissionne de son poste de président de l’APR ou alors il démissionne du poste d’envoyé spécial que vous lui avez octroyé pour rester à la tête de son parti l’APR. Voilà Monsieur Macron ce qui doit être clarifié dans les meilleurs délais».

En réaction, Khadim Mbacké a souligné l’importance de la souveraineté sénégalaise. «La dernière fois que j’ai vérifié, M. Macky Sall était sénégalais, nous n’avions pas besoin de l’approbation de M. Macron pour un décret présidentiel sénégalais ou pour voter une loi ici au Sénégal», a-t-il affirmé.

Il a insisté sur le fait que le Sénégal peut imposer des restrictions concernant l’emploi post-gouvernemental par décret présidentiel ou par le biais de lois pour se protéger contre toute ingérence étrangère.

Khadim Mbacké avait déjà alerté sur ce sujet dans un post antérieur datant du 30 juin. Il y soulignait que les gouvernements étrangers pourraient profiter des connaissances et de l’expertise des hauts fonctionnaires étrangers à la retraite. Il est donc essentiel, selon lui, pour la sécurité nationale de tout pays, de faire preuve de discernement dans la manière dont il autorise d’autres pays à tirer parti de leurs compétences et de leur expérience.

La question de l’emploi post-gouvernemental et des restrictions associées n’est pas nouvelle. Dans des pays comme les États-Unis, ces restrictions interdisent aux anciens hauts fonctionnaires fédéraux de s’engager dans certaines activités pendant une période de temps déterminée après avoir quitté le service fédéral.

La loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA en anglais) exige que tous les Américains travaillant en tant qu’agents d’un gouvernement étranger divulguent au ministère de la Justice ces liens ainsi que les activités qu’ils exercent pour le compte de ces mandants. Khdaim Mbacké a également rappelé que de telles restrictions existent dans d’autres pays, y compris en France.

Il a conclu en soulignant que la Constitution est un document vivant qui doit être modifié au fil du temps pour ajuster les dispositions inadéquates et répondre aux nouveaux besoins.

Khadim Mbacké a également mentionné des figures historiques telles que Senghor et Abdou Diouf, véritables symboles du néocolonialisme entre la France et ses anciennes colonies, pour illustrer les liens complexes et parfois problématiques entre le Sénégal et la France.

Ainsi, le débat sur la position de Macky Sall et son rôle en tant qu’envoyé spécial pour la France, tout en dirigeant un parti d’opposition au Sénégal, met en lumière des questions profondes sur l’indépendance et la souveraineté nationale, ainsi que sur la gestion des relations post-gouvernementales dans un contexte international.

Pape Ismaïla CAMARA
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