Meurtre de la ressortissante belge à Thiès : L’autopsie accable l’inculpé

Alassane Sarr, poursuivi pour meurtre de sa femme belge, Josée Christiane Thielemans, contrairement à sa version à l’enquête, a porté d’autres coups à sa victime. L’avis est du Procureur du Tribunal de grande instance de Thiès, El Hadji Abdoulaye Bâ, qui, en conférence de presse avant-hier, jeudi 24 décembre, est revenu sur les conclusions de l’autopsie qui font état de blessures causées par de nombreux coups portés à la défunte.

Le Procureur du Tribunal de grande instance de Thiès, El Hadji Abdoulaye Bâ, a fait face à la presse avant-hier, jeudi 24 décembre, pour revenir sur les premiers éléments de l’enquête sur le meurtre de la dame Josée Christiane Thielemans, une ressortissante de la Belgique établie à Thiès et qui serait tuée par son mari, Alassane Sarr.

Selon le parquetier, le médecin légiste a conclu que la mort de la dame, âgée de 72 ans, est consécutive à un «traumatisme crânio-encéphaliques et thoraxiques avec fractures multiples». Précédemment, a-t-il ajouté, «les constations médicales faisaient état d’hématome frontal du cuir chevelu, fracture des arcs antérieurs des 2e, 3e, 4e et 5e côtes gauches, avec présence de sang coagulé dans la cavité pleurale gauche». Ce qui atteste, trouve-til, que «contrairement à ce qu’Alassane Sarr a voulu faire retenir, ce n’est pas un seul coup qui est à l’origine de la mort de Josée Christiane Thielemans».

Pour El Hadji Abdoulaye Ba, tout semble corroborer la thèse du mobile financier dans cette affaire. «Les témoins ont tous attesté que la dame se plaignait des demandes d’argent récurrents du mari qui est devenu du coup agressif», dit-il.

Mieux, le Procureur du Tribunal de grande instance de Thiès parle de faits d’une «cruauté rare», en revenant sur l’inhumation de la victime qui s’est faite dans des conditions «d’extrême barbarie», selon lui. «Ce qui ressort de la procédure est que le mari a enterré la dame dans un village de Dakhar Mbaye, à un kilomètre, dans la forêt de ce village», révèle le Procureur qui récuse l’enterrement de la défunte à côté de l’autoroute à péage, comme annoncé par des médias. L’arme du crime est un petit pilon qui a été versé dans le dossier, ajoute-t-il.

Dans le cadre de cette affaire, deux personnes sont aux arrêts. Il s’agit de Alassane Sarr et sa première épouse qui était dans le domicile au moment des faits. Selon le Procureur, «la reconstitution des faits a permis de déduire qu’une personne qui se trouvait dans la même maison qu’Alassane Sarr, ne pouvait pas ne pas entendre les cris de la dame». Mieux, les contradictions dans les déclarations de l’épouse ont permis aux enquêteurs de se rendre compte que celle-ci n’a pas dit toute la vérité sur les faits. C’est à l’audition de fond qu’elle s’est rétractée, en soutenant que «tout est partie du souhait de la défunte d’expulser les enfants de son mari du domicile, à cause des bruits qu’ils font».

Pour le moment, informe le chef du parquet de Thiès, l’enquête est bouclée et le dossier transmis au juge d’instruction. Mais, d’ores et déjà, avance-t-il, «Alassane Sarr et son épouse peuvent être poursuivis pour associations de malfaiteurs, assassinat et complicité d’assassinat, recel de cadavre et barbarie»

Sud Quotidien

Pape Ismaïla CAMARA
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