Médias Les journalistes dénoncent la « situation alarmante » de leur secteur d’activité

Des centaines de journalistes, de chefs d’entreprises de presse, d’hommes politiques et de militants de la société civile ont protesté contre « la situation alarmante » du secteur des médias au Sénégal, mercredi soir, sur le boulevard général De-Gaulle, à Dakar, ont constaté des journalistes de l’APS.

La marche, qui a duré environ une heure et demie, a été organisée par la Coordination des associations de presse (CAP), qui réunit plusieurs organisations de professionnels des médias.

Les manifestants ont notamment dénoncé la « précarité » sociale qui affecte la profession de journaliste au Sénégal.

Les journalistes ont brandi des pancartes qui, entre autres supports, mettaient en cause les difficultés liées à « l’environnement économique des médias », à « la situation sociale des travailleurs », à « la gestion de la Maison de la presse » ou au « Code de la presse ».
Certains d’entre eux ont réclamé « un nouveau statut pour l’Agence de presse sénégalaise ».

Les professionnels des médias avaient à leurs côtés des hommes politiques venus les soutenir. On peut citer le député Moustapha Diakhaté, président du groupe « Benno Bokk Yaakaar » (BBY, majorité) à l’Assemblée nationale, son collègue Thierno Bocoum, élu de « Rewmi » (opposition), et le responsable PDS (opposition) Doudou Wade.

La députée Elène Tine et le leader de PASTEF (opposition), Ousmane Sonko, ont également participé à la manifestation, aux côtés des membres du mouvement « Y’en a marre », de l’universitaire Malick Ndiaye, et de leaders de syndicats d’enseignants.

« Une presse libre, épanouie et de qualité »

Le porte-parole de la Coordination des associations de presse, Bakary Domingo Mané, a invité le gouvernement à prendre les « dispositions adéquates » pouvant conduire à « une presse libre, épanouie et de qualité » au Sénégal.

« La presse est sortie dans la rue pour poser des questions de fond. La liberté de la presse est menacée dans ce pays, car elle est dans la précarité. La plupart des entreprises de presse ne sont pas capables de payer les salaires », a soutenu Mané lors de la marche organisée ce 3 mai, Journée internationale pour la liberté de la presse.

Même s’il n’existe pas de « journalistes emprisonnés » au Sénégal, « l’irrégularité des salaires prive la presse de sa liberté », a affirmé le porte-parole de la CAP.

« Nous voulons une presse libre, épanouie et de qualité. Et cela n’est pas possible avec la précarité. Lorsque le journaliste part à la retraite, il n’a rien à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal, alors qu’on lui retire les cotisations sociales sur son salaire », a dénoncé Bakary Domingo Mané.

Il a aussi souhaité un partage équitable du marché de la publicité, par les pouvoirs publics, entre les organes de presse. Certains médias sont mieux servis que d’autres, en ce qui concerne les offres publicitaires émanant de l’Etat, selon Mané.
Organigramme et statut de la Maison de la presse 

Aussi a-t-il appelé les autorités à adopter le projet de Code de la presse qui, selon lui, permettra de « résoudre la plupart des problèmes » auxquels sont confrontés les médias, le statut du journaliste par exemple.

Bakary Domingo Mané exige aussi du gouvernement « le respect de l’organigramme et du statut de la Maison de la presse ».

Il a évoqué ces « fréquences (radio et télévision) que l’on octroie sans se soucier du profil des gens à qui elles sont attribuées ». Une remarque concernant les autorités gouvernementales, qui délivrent les fréquences en question.

« Il faut faire attention, on ne doit pas donner des fréquences à des groupes ethniques ou à des politiciens pour leur permettre de faire de la propagande », a averti le porte-parole de la CAP.

Source APS

Dieyna SENE
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