C’est avec optimisme que nous avons appris la décision sage des Etats-Unis d’Amérique à retirer le statut de partenaire commercial privilégié avec la Mauritanie en raison de la persistance des pratiques du « travail forcé » et d’« esclavage héréditaire ». Qui ignore cette cruelle réalité en Mauritanie actuellement ?
Le retrait sera effectif au 1er janvier 2019, qui a été décidé par le président Donald Trump à l’occasion de la révision annuelle du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act, « loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique »), selon le bureau du représentant au commerce des Etats-Unis.
Ce retrait est à saluer, car, les populations ne sont pas bénéficiaires de ses avantages commerciaux. Seul Mohamed Ould Abdel Aziz, la junte militaire et leurs entourages profitent de ces avantages commerciaux. C’est idem sur les accords de pêche entre l’Union Européenne et la Mauritanie, la manne économique du pays est pillée par une petite minorité d’hommes et femmes sans scrupule.
La dictature ne comprend que la force des sanctions, le gel des avoirs, il n’est secret pour aucun dirigeant au monde qui se respecte que la junte militaire au pouvoir ne combat pas l’esclavage ni la discrimination raciale qu’elle érige en mode de bonne gouvernance et se bombe le torse sur des ragots et mensonges d’état.
Nous demandons aux gouvernements Européens, Africains et au monde Arabe d’emboîter le pas d’exemple des Etats Unis pour emmener le régime mauritanien à combattre sérieusement l’esclavage et ses séquelles mais également le racisme d’Etat. Qu’il arrête l’harcèlement, l’emprisonnement de militants abolitionnistes, qu’il libère sans condition l’otage député Biram Dah Abeid, président IRA-MAURITANIE, qui est séquestré illégalement depuis le 07 août 2018 sur des futilités.
Que les criminels esclavagistes et les féodaux soient punis .Seules des sanctions lourdes, sérieuses qui ciblent les intérêts du régime et ses hommes clés, peuvent mettre fin au système hégémonique, inégalitaire et criminel qu’ils ont mis en place depuis plusieurs décennies. Nous regrettons que la France, pays réputé des « droits de l’homme », ancienne puissance coloniale n’a eu le courage d’ouvrir officiellement la voie des sanctions contre la Mauritanie et continue à fermer les yeux pour des raisons d’intérêt au détriment de l’humanité.
Diko Hanoune / Abolitionniste Mauritanien