Le Président Macky Sall ne s’en lasse pas. Toutes les occasions sont bonnes pour s’attaquer, et à juste titre, aux dérives dans les réseaux sociaux et mettre en garde les utilisateurs du net. Il a encore élevé la voix pour dénoncer le mauvais usage des réseaux sociaux du haut de la tribune de la 8ième édition du Forum Paix et Sécurité à Dakar. Sauf qu’il devrait commencer par balayer devant sa propre porte puisque le mal est aussi dans Benno avec des insulteurs bien identifiés.

Personne ne peut le nier. Des insulteurs bien connus revendiquent leur appartenance à l’opposition. C’est le cas d’Assane Diouf qui s’était arrogé la palme d’insulteur numéro un du Président Macky Sall lorsqu’il séjournait aux Etats-Unis ou encore du fameux Tounkara, vivant lui aussi au pays de l’Oncle Sam.

Leurs propos irrespectueux, désobligeants, voire insultants, ont choqué nombre d’utilisateurs du net et, en particulier, des réseaux sociaux. Ils en ont mis plein les oreilles à tout le monde qu’ils sont devenus les ennemis jurés des tenants de l’actuel régime. Prompts à proférer des menaces et des invectives d’une rare violence, ils se sont aliénés d’abord les partisans du Président, puis des Sénégalais de tous bords qui désapprouvent l’usage qu’ils font des réseaux sociaux.

Mais le plus outré est sans conteste le Président Macky Sall qui ne rate aucune accusation pour condamner fermement et mettre en garde contre de telles dérives. Face à la fièvre de ces médias dits intermédiaires, il n’a pas hésité à parler de «cancer» des temps modernes. Et pas plus tard qu’avant-hier, à l’ouverture de la 8ième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, il a encore déclaré qu’«il est temps de réglementer les réseaux sociaux pour en limiter les abus ».

Et d’adresser une énième mise en garde à ceux qui ont la fâcheuse propension d’y tenir des propos visant à ternir l’image d’un citoyen, avec force insultes. Une position de fermeté qui se justifie amplement, si l’on sait qu’à partir des réseaux sociaux, certains pays ont carrément basculé dans la violence, si ce n’est le chaos.

Des insulteurs bien identifiés dans Benno

Seulement, face à la fièvre des réseaux sociaux, le Président Macky Sall ne doit pas non plus ignorer que le mal est aussi dans Benno. Et pas seulement du côté de ses détracteurs. Le camp présidentiel est en effet truffé d’insulteurs publics de gros calibre qui déversent aussi des insanités à longueur de journée. Parmi eux, il y a naturellement Kaliphone Sall qui s’est pourtant offert un déjeuner avec le Président Macky Sall en personne lors d’un de ses voyages en France.

Insulteur de premier ordre avec des propos d’une dangerosité extrême, il n’a jamais été rappelé à l’ordre par les autorités. Pire, il se sent tellement intouchable qu’il a même eu à se bagarrer avec des cameramen lors d’un point de presse de la coalition Benno tenue à la permanence nationale de l’Alliance pour la République (Apr).

S’il est actuellement en prison, ce n’est pas à cause des propos grossiers et insultants qu’il débite contre les opposants. Ses déboires judiciaires sont plutôt consécutifs à une plainte déposée contre lui par une jeune fille sénégalaise pour coups et blessures volontaires, viol et séquestration.

Que dire de la dénommée Coura Macky ? Investie sur la liste de Benno Bokk Yakaar, elle est devenue députée à l’Assemblée nationale. Dépourvue du moindre argument politique, elle se fait plutôt remarquer par ses diatribes sur les réseaux sociaux avec, en toile de fond, de graves accusations contre les détracteurs du Président doublées d’insultes.

Idem pour Fatoumata Ndiaye alias « Fouta Tampi » (« Fouta va mal » qui date de l’époque où elle était foncièrement contre le régime de Macky Sall). Mais voilà qu’après avoir rallié le camp présidentiel, elle dit ce qu’elle veut sans jamais être inquiétée. Le «commissaire» Cheikhna Keita est presque du même acabit.

Mais, il n’y a rien de plus grave et condamnable que la récente sortie du nommé Oumar Sow, ministre-conseiller de son état. Et pour cause, en déclarant dans une émission d’un site de la place que certains membres de l’opposition sont « des aigris qui veulent réécrire l’histoire de notre pays parce qu’appartenant à des castes inférieures », il a fini de remettre en cause notre commune volonté de vivre-ensemble.

Sans attendre, le Président Macky Sall devrait sanctionner pour l’exemple et déchoir de son titre de ministre ce vulgaire insulteur. Car, faute de sanction dans son propre camp, il lui sera difficile, voire impossible, de triompher de son combat contre les dérives des réseaux sociaux. Un combat, encore une fois, très légitime.

Le Vrai Journal