L’ONAS cité en exemple : le Sénégal s’impose comme centre d’expertise en matière de réutilisation de l’eau et des déchets

Voilà déjà 20 ans que le Sénégal a jeté les bases d’une économie circulaire. Les politiques et réglementations avaient anticipé le besoin d’une meilleure utilisation et d’un meilleur recyclage de l’eau et des déchets. Aujourd’hui, l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) transforme les eaux usées et les sous-produits de l’assainissement en actifs avec l’aide du secteur privé. Cette approche innovante a fait du Sénégal un centre d’expertise, accueillant des représentants de quelque 15 pays, qui viennent à Dakar pour apprendre de son expérience en matière de gestion des services publics.

L’Office national a commencé à piloter de nouvelles stratégies en vue de gérer les déficits en matière de fourniture d’eau, qui affectent les particuliers ainsi que les horticulteurs et agriculteurs de la région. Afin d’atténuer les pénuries pour les horticulteurs, la compagnie de service public a commencé par vendre des eaux usées traitées aux agriculteurs alentours, avant d’étendre le système afin d’irriguer les cultures de centaines de maraîchers proches de sa station d’épuration de Cambérène. L’Office prévoit d’accroître sa capacité de traitement des eaux usées de 19 000 mètres cubes par jour à 92 000 mètres cubes par jour.

« Jusqu’ici, les expériences que nous avons menées sur les différentes formes de réutilisation des eaux épurées issues du processus de traitement de la station d’épuration de Cambérène nous ont prouvé la valeur inestimable de ce produit dérivé », a expliqué Ababacar Mbaye, directeur général de l’ONAS. « En effet, en plus d’être une matière première précieuse, l’eau épurée représente une véritable alternative et constitue une aubaine, notamment pour la relance du développement agricole, les travaux publics, l’arrosage des espaces verts. »

Pour améliorer l’efficience et réduire les coûts opérationnels, la station d’épuration de Cambérène a également commencé à récupérer le biogaz généré durant le processus de traitement des eaux usées. Ce biogaz est utilisé pour créer de la chaleur et de l’énergie grâce à un système de cogénération, pour alimenter la station, entraînant une économie d’énergie de 28 % pour le site.

La compagnie vend également des boues séchées et stabilisées comme engrais pour les agriculteurs et les cultivateurs de fleurs. Les boues sont traitées par la station d’épuration opérée par l’ONAS et une usine de traitement des boues d’épuration gérée par une société privée, toutes deux se trouvant dans le complexe de Cambérène. La proximité et la collaboration entre les deux usines permet de réaliser des économies d’échelle et de profiter de la proximité des lieux où leurs produits peuvent être réutilisés de façon efficiente.

De telles approches innovantes s’avéreront essentielles dans les années à venir, alors que le Sénégal innove pour répondre aux défis liés à l’eau.

Banque mondiale

Momar Diack SECK
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