Litiges fonciers et conflits communautaires : Le Sénégal assis sur une poudrière ?

Parmi les quatorze régions du Sénégal, il n’y a pas une seule qui échappe aux litiges fonciers. Dakar et Thiès caracolent en tête avec, respectivement, 58 et 35 litiges répertoriés. C’est ce qu’a révélé un document du ministère de l’Intérieur que Lii Quotidien a consulté.

La cartographie des litiges fonciers et conflits communautaires au Sénégal, dressée par Direction générale de l’administration territoriale a fait état de 307 cas de conflits sur l’étendue du territoire national. Aucune des quatorze régions n’est épargnée par le phénomène.

A des degrés certes variés, mais la grogne est partout dans le pays.

«De Dakar à Kidira, de Saint-Louis à Ziguinchor», partout, le foncier crée des problèmes. Entre particuliers, entre investisseurs et particuliers ou alors entre éleveurs et agriculteurs, les terres déchainent, partout, des démons.

A la lecture des chiffres du ministère de l’Intérieur, l’on se rend compte que Dakar arrive en tête avec 58 conflits fonciers et communautaires recensés. Et 23 de ces litiges ont opposé des particuliers. Après Dakar, la capitale, c’est Thiès qui vient en deuxième position avec 35 litiges répertoriés. Les 11 litiges sont relatifs aux problèmes de lotissement.

Dans les autres localités du pays, le même constat prévaut. Diourbel (11), Fatick (23), Kaffrine (10) et Kaolack (23) connaissent, toutes, des problèmes fonciers. Kédougou (5), Kolda (27), Louga (8), Matam (17), Saint Louis (22), Sédhiou (29), Tambacounda (13) et Ziguinchor (26) suivent sur la liste.

Mais quels sont les types de litiges notés dans la cartographie ?

Sur ce point aussi, le document du ministère de l’Intérieur a apporté des détails.

Selon le rapport, 58 litiges concernent les «problèmes de lotissement», soit 18,89 % du nombre total. 61 sont relatifs au «problème de délimitation (villages ou communes), soit 19,86 % du cumul. «Litiges fonciers entre particuliers» dominent avec 105, soit 34,20 % en valeur relative.

Pour les litiges entre populations et promoteurs, les services du ministère ont relevé 40, soit 13,02 % du total.

Enfin, les conflits communautaires représentent 43 cas, soit 14 % du nombre total.

A noter que pour l’ensemble des litiges fonciers et conflits communautaires répertoriés, les fonctionnaires de l’administration territoriales ont formulé des recommandations afin de les vider définitivement. Mais les suggestions auront-elles des réponses capables d’étouffer les conflits ?

Lii Quotidien

Oumou Khaïry NDIAYE
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