À l’approche des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, le climat politique au Sénégal est marqué par une intensité inédite. Les discours des candidats, souvent empreints de violence verbale, peinent à masquer l’absence criante de propositions concrètes pour une Assemblée nationale capable de répondre aux véritables préoccupations des Sénégalais.
Dans ce contexte chaotique, il est déconcertant de constater que certains députés aspirent à une « humilité parlementaire », tandis que d’autres semblent dénués de tout objectif clair, ne sachant même pas pourquoi ils convoitent une place au sein de cette institution. Cette situation soulève une question fondamentale : quel est le rôle de l’Assemblée nationale dans la dynamique politique actuelle ?
La majorité présidentielle, qui devrait incarner un véritable levier de la politique publique, semble parfois se perdre dans des débats stériles, loin des attentes de la population. L’Assemblée nationale a pour mission d’accompagner une vision politique cohérente, essentielle pour voter des lois et réaliser des réformes qui répondent aux enjeux actuels. Or, l’absence de propositions concrètes et le ton agressif des échanges rendent cette tâche ardue.
Il est impératif de rappeler que l’Assemblée nationale n’est pas simplement une chambre d’enregistrement des décisions exécutives. Elle doit assumer son bilan avec le même sérieux que l’exécutif, car elle est également porteuse d’un projet politique qu’elle se doit de défendre.
Le Président de la République détient la légitimité pour conduire le pays, mais l’Assemblée nationale a la responsabilité de contrôler et d’évaluer l’exécution des politiques publiques, en s’assurant que les objectifs initiaux soient respectés.
Face à ces défis, il est temps de redéfinir les attentes vis-à-vis des élus. La population sénégalaise mérite une représentation qui va au-delà des discours enflammés et des ambitions personnelles. Elle a besoin d’une Assemblée nationale qui soit à l’écoute, qui propose des solutions viables et qui engage un dialogue constructif sur les réformes nécessaires pour le bien-être collectif. La politique doit retrouver sa raison d’être : servir les citoyens.
Pape Made Diouf PMD
Observateur de la scène politique