La famille religieuse de Leona Niassène décide de célébrer, le 13 mars prochain, sa Ziarra annuelle, quelque soit le contexte pandémique que traverse le pays et autres éventualités qui se profilent à l’horizon. Le président de la République et la Première dame sont les invités d’honneurs de cet événement religieux.
Le second imam de la grande mosquée, Mouhamed Ibrahima Niasse, qui parlait au nom du Khalife général de Léona Niassène, Cheikh Ahmed Tidiane Niasse, et de toute la famille, a confirmé la décision du maintien de la célébration de la Ziarra annuelle de la dite famille religieuse, prévue, le 13 mars prochain.
C’était jeudi dernier, lors d’une visite accordée à notre Rédaction, dans sa résidence sise dans le même quartier. Dans les dispositions protocolaires prévues, il a fait savoir que le chef de l’Etat, Macky Sall, et son épouse, Mariame Faye Sall, sont désignés comme invités d’honneur de la prochaine édition de ce grand événement religieux.
Pour le second imam de Leona Niassène, «cet événement religieux, bien qu’il soit d’envergure, n’est guère synonyme de défiance vis-à-vis de l’Etat, encore moins une incitation à la révolte face aux mesures et dispositions sanitaires édictées, mais une autre manière de contribuer efficacement à l’éradication de la pandémie hors d’un territoire que nous partageons tous», à travers des séances de récital du Saint Coran, de prières et d’invocation du Seigneur, le Tout Miséricordieux, déclare le petit-fils de Mame Khalifa Niasse. I
l poursuit en rappelant, cependant, que «la Ziarra annuelle de Leona Niassène date de 1922 et va connaître son centenaire l’année prochaine. Elle est une œuvre de Mame Khalifa Niasse qui la faisait pour son père, El Hadji Abdoulaye Niasse. Et ceci avec le soutien des nombreux « Mukaddams » (érudits et représentants de la confrérie) répartis sur le territoire national, à qui il avait légué tous les secrets de la « Tarikha Tidianya ».
Ainsi, chaque année, (à travers cette Ziarra) ces personnes se retrouvaient à Leona Niassene pour des séances de prière, des récitals de Coran et autres pratiques religieuses en faveur de leur guide, mais surtout pour le bonheur de toute l’humanité». Outre le côté religieux que ce grand rendez-vous religieux revêt, Mouhamed Ibrahima Niasse estime que la lutte contre la pandémie du coronavirus n’est pas simplement une affaire d’un Etat ou un groupe de personnes, mais une affaire de tout un peuple. Et que chacun, là où il se trouve, doit obligatoirement contribuer à la croisade contre la Covid-19, en fonction de ses moyens, compétences, mais doit aussi pouvoir se servir de «l’arme» dont il dispose. Les religieux n’ont que leur Coran comme «arme» et l’idéal serait de les laisser combattre avec cette «arme».
A chaque organisation de ce genre d’événements, fera-t-il remarquer, «nous ne dormons plus à poings fermés. Car nous avons aussi l’obligation de protéger et assurer la sécurité aux milliers de personnes convergeant et répondant à notre appel. Nous prions en permanence, nous organisons des séances de récital du Coran, nous faisons des offrandes pour que tous les pèlerins qui nous arrivent, viennent sains et saufs et rentrent dans les mêmes conditions. Et c’est à cela que nous comptons nous investir, cette prochaine édition de la Ziarra».
Ainsi en déduit-il que «nous sommes une famille religieuse sénégalaise connue de par le monde entier. Notre crédo n’est pas de défier qui que ce soit, y compris l’Etat. Nous ne serons jamais en déphasage avec le pouvoir, si ce en quoi nous quoi nous croyons n’est pas menacé. Nous sommes parfaitement en phase avec les principes étatiques.
Cette Ziarra que nous allons organiser n’est autre qu’un prétexte pour prier pour le bonheur de tout le peuple, le bienêtre social, la paix, l’émergence de notre chère patrie et pour tout ce qui peut hisser le Sénégal parmi l’élite des pays les plus heureux de la planète. Et nous invitons tout le monde à venir participer à cette journée exclusivement réservée à Dieu et ses bienfaiteurs», martèle-t-il.
Sud Quotidien