Au moment où les vagues déversent sur nos rivages des dizaines de corps de jeunes compatriotes, depuis quelques semaines, l’Eglise a fini de se pencher sur la question de la migration au Sénégal.
Dans une lettre pastorale sur «Les migrants et les réfugiés» de septembre 2021, les évêques de la Province Ecclésiastique de Dakar mettent l’accent sur les jeunes qui partent en Europe. Ils estiment qu’à part le danger de périr dans la mer Méditerranée, «les migrants sont confrontés à la discrimination, à l’exploitation, à l’insécurité et à des conditions d’extrêmes insécurités».
Selon eux, cette situation constitue «un drame sous nos yeux» car touchant également les jeunes sénégalais. C’est ainsi que l’Eglise engage tous sur le chemin de la «prise en charge de la question migratoire».
Dans cette missive obtenue du Secrétaire général de Caritas Sénégal, Abbé Alphone Seck, et ainsi adressée aux familles, aux autorités publiques, aux communautés chrétiennes et aux jeunes, les évêques rappellent que l’exploitation de ressources en Afrique et la politique des pays occidentaux qui vise à attirer les cerveaux pousse également les jeunes à migrer.
Par ailleurs, les évêques identifient des acteurs qui doivent attirer et donner aux jeunes le goût de rester dans leurs pays. Il s’agit pour eux, d’abord, de la communauté chrétienne et la famille. La famille en particulier, les évêques exhortent «de ne pas pousser coûte que coûte les jeunes à la migration».
Quant à la communauté chrétienne, ils demandent «d’encourager les jeunes à aimer leur pays et à s’engager à son développement».
Puis viennent les autorités publiques qui, selon l’Eglise, «doivent concevoir des mesures qui répondent aux besoins des jeunes. C’est-à-dire, s’attaquer au chômage et renforcer la formation technique professionnelle».
Enfin, les évêques s’adressant jeunes, pensent qu’ils sont au cœur de leurs préoccupations. Malgré les difficultés qu’ils affrontent, les évêques demandent aux jeunes « de protéger la vie, d’éviter la migration irrégulière, de ne pas braver les dangers du désert et des océans et de persévérer dans l’effort pour faire de notre pays et de l’Afrique une terre d’espérance».
Vox Populi
