La campagne électorale en vue des législatives du 17 novembre prend une nouvelle tournure, avec l’annonce d’un face-à-face tant attendu entre deux figures majeures de la scène politique sénégalaise. Le défi initialement lancé par Ousmane Sonko, leader de Pastef, à Amadou Ba, président de la coalition Jamm Ak Njariñ, a été relevé. Ce duel politique, qui s’annonce riche en échanges contradictoires, marque un moment clé dans la dynamique électorale.
La réponse d’Amadou Ba : une ouverture au débat sans concession
Dans une réaction publique, l’ancien Premier ministre a accueilli favorablement l’invitation d’Ousmane Sonko. « Manifestement, j’ai vu juste en affirmant que Monsieur Ousmane Sonko éprouve une nostalgie sans doute légitime de ma modeste personne », a-t-il ironisé avant d’accepter « volontiers » l’offre d’un débat.
Amadou Ba a insisté sur la nécessité d’un échange approfondi, proposant d’élargir les thèmes de discussion à plusieurs domaines clés, notamment l’économie, la justice, l’éducation, la diplomatie, et la sécurité. « Nos équipes respectives pourraient se rencontrer pour déterminer les modalités pratiques », a-t-il précisé, tout en espérant qu’Ousmane Sonko mette à sa disposition les rapports qu’il avait évoqués, afin que le débat se déroule en toute transparence.
Cette réponse s’accompagne d’une mise en garde implicite. Selon Amadou Ba, il ne sera pas question de limiter le débat aux seules thématiques suggérées par Sonko, estimant que « la politique doit être une confrontation d’idées » et que ce dialogue devrait aborder l’ensemble des défis auxquels la nation est confrontée.
Ousmane Sonko maintient la pression : « Aucun obstacle au débat »
De son côté, Ousmane Sonko s’est réjoui de l’acceptation d’Amadou Ba, tout en émettant quelques réserves sur la manière dont l’ancien Premier ministre a répondu. « Je suis étonné qu’il ait attendu des rumeurs d’interdiction du débat par le CNRA pour donner une réponse somme toute timorée, et enrobée de conditionnalités et dérobades », a-t-il critiqué, suggérant une forme de réticence chez son adversaire.
Sonko a insisté sur l’importance de tenir ce débat sans entraves, soulignant que les « lacunes du code électoral ou les dispositions obsolètes du CNRA » ne devraient en aucun cas empêcher cette confrontation. Le leader de Pastef a également promis de ne poser aucune condition préalable et a exhorté Amadou Ba à faire de même, afin que le jour J, chaque candidat puisse présenter librement ses arguments devant le peuple sénégalais.
Dans un ton mordant, Sonko a affirmé que les stigmates de la gestion d’Amadou Ba seraient exposés « aussi criards que les rayures d’un zèbre ». Il a également assuré que toutes ses accusations seraient appuyées par des documents officiels irréfutables, qu’il compte partager avec les Sénégalais lors du débat.
Un face-à-face attendu comme un tournant électoral
Alors que le débat promet d’aborder les questions brûlantes du pays, de la gouvernance aux finances publiques, ce duel entre Ousmane Sonko et Amadou Ba pourrait s’avérer décisif dans la mobilisation des électeurs à quelques semaines des législatives. Les deux camps sont désormais en train de coordonner les modalités pratiques de cette confrontation inédite.
Le peuple sénégalais suivra avec attention cet affrontement politique, espérant y voir non seulement un échange d’idées, mais aussi des réponses claires aux enjeux qui les préoccupent au quotidien.