Le procès de la productivité… Chronique Hebdo De de Mamadou Lamine Diatta

 

Les longues et harassantes affaires politico-judiciaires n’impactent pas exclusivement les divers protagonistes à savoir Ousmane Sonko, Adji Sarr, Mame Mbaye Niang ou encore un acteur lambda de la vie publique.

Malheureusement toute l’activité économique semble bloquée ou fonctionne du moins au ralenti dès qu’on annonce une de ces nombreuses affaires aux relents politiciens.

C’est toujours le branle-bas de combat et d’adaptation  avec des milliers d’agents de l’Etat et du secteur privé en Télétravail, des commerces qui baissent systématiquement rideau ; bref des agents économiques en repos forcé pour des raisons sécuritaires. Normal, la sécurité est le premier intrant au développement.

Une situation désastreuse qui occasionne forcément  des pertes sèches évaluées à des milliards de fr cfa.

A la veille du procès Sweet Beauté, le communiqué d’une chancellerie comme celle de la France appelant ses ressortissants à éviter la mobilité renseigne aisément sur l’urgence de restaurer le calme et la sérénité  dans l’espace public.

En cette année pré-électorale, il est évident que le pays est parti pour perdre de précieux points de croissance d’autant qu’entre ces sempiternels dossiers à la lisière de la politique et de la justice ou encore des évènements à venir comme les opérations  relatives au parrainage, les tournées à l’intérieur du pays sans oublier la prochaine campagne électorale, la productivité économique sera durement impactée.

Tous les croisés de l’économie nationale l’ont déjà déploré avec véhémence .C’est le cas du Conseil national du patronat (CNP) mais aussi d’icônes comme Babacar Ngom Sedima et Pierre Goudiaby Atépa Président du Club des investisseurs sénégalais (CIS).

C’est clair comme l’eau de roche : le climat de tension permanente impacte logiquement les activités économiques. Tout est lié !

Le Business a horreur de l’instabilité et cette peur sur la ville n’est point une bonne nouvelle pour ce pays importateur net de produits alimentaires.

On annonce un dialogue politique le 30 mai prochain avec les acteurs politiques, économiques, sociaux, coutumiers, jeunes et femmes pour échanger et bâtir des consensus forts et durables sur l’avenir du pays.

Il est évident que pour le Président Macky Sall ce dialogue est du pain béni pour polir son image et restaurer la quiétude.

En revanche, Sonko un des opposants les plus en vue sera mis en minorité au cours de ce moment important du calendrier républicain. Lui est plutôt dans un jusqu’au-boutisme conforme à sa ligne de conduite. Cette stratégie vaut ce que ça vaut et les prochains jours nous édifieront sur son impact dans le dénouement d’un imbroglio politico-judiciaire sans précédent qui tient la nation en haleine.

Le Sénégal est-il en crise ? Oui et non à la fois au regard des solides ressorts sociaux et surtout des relais religieux incontournables qui continuent de tenir discrètement la barque.

C’est connu, la diplomatie ne se fait pas sur la place publique et la récente visite des émissaires du Khalife Général des Mourides auprès du Chef de l’Etat en dit long sur l’importance et le caractère capital de tout ce qui se passe en coulisses.

Ce pays est considéré par tous les stratèges et adeptes de l’intelligence économique comme  le dernier verrou, du moins en Afrique de l’ouest.

Le contexte particulier de l’imminence d’une exploitation de pétrole et de gaz renforce évidemment l’exigence de stabilité dans un environnement sous régional peu propice à l’investissement du fait de turbulences d’ordre géopolitique dans le Sahel.

Il est clair qu’il s’agit exactement d’un  pays – pivot, un  modèle étroitement surveillé par la communauté internationale du fait de son statut enviable et non usurpé de vitrine démocratique.

De ce point de vue, les leaders du pouvoir et de l’opposition ont la mission historique de transcender leurs divergences en s’engageant pour la paix, la stabilité et le développement.

Reste à savoir s’ils auront la sagesse d’enfiler des habits de lumière en mettant  leur ego  de côté pour faire preuve de dépassement afin de voir l’Histoire retenir et écrire  leurs noms en gros caractères.

C’est à  ce titre que le philosophe et politologue français Raymond Aron disait à juste raison :  » Les hommes font leur histoire même s’ils ne savent pas l’histoire qu’ils font ».

Nos principaux hommes politiques sont donc interpellés : ils sont justement aux portes de la grande Histoire !

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