La bataille des réseaux sociaux:l’erreur stratégique de PASTEF Par Sat Sadia

Ce qui a perdu Macky Sall, qui s’étonnait que personne ne le défende sur les réseaux sociaux, c’est d’avoir perdu la guerre numérique contre un parti dont les militants s’étaient transformés en ingénieurs du son, monteurs, preneurs de son, perchistes et journalistes de circonstance. Armés d’un simple téléphone, ils informaient directement la population, qui les préférait largement aux journalistes classiques.

Une vraie machine de guerre travaillant bénévolement

Une fois au pouvoir, ils ont cherché à structurer cette dynamique en lançant les 72 heures : une riposte collective et systématique contre toute personne critiquant leur gouvernement. Un véritable bloc de soutien s’était formé.

Mais cette machine bien huilée s’est brusquement enrayée.

Hé oui, vous ne l’admettrez peut-être pas, mais PASTEF perd aujourd’hui du terrain sur les réseaux sociaux et se fait dominer. Pire encore, il se retrouve pris à son propre jeu, tourné en bourrique, car ses adversaires ont adopté les mêmes stratégies qu’il utilisait lorsqu’il était dans l’opposition(l’art de la dérision)

Alors, qu’est-ce qui explique cette inertie soudaine ? Car, normalement, il y a toujours une cause. L’erreur fondamentale a été de croire qu’en accédant au pouvoir, il fallait forcément jouer dans la cour des grands, adopter l’attitude d’Icare, c’est-à-dire une posture plus institutionnelle, plus responsable, en abandonnant l’approche offensive qui avait fait leur succès.

Le tournant a été marqué par une décision du leader lui-même. Lorsque son ministre de la Justice lui a signalé un agitateur parmi ses rangs, il lui a simplement répondu : « Fais ton taf je ne protège personne. » Plus tard, il a même déclaré qu’il n’avait plus le temps de suivre les réseaux sociaux(ce même réseau qui l’a soutenu, défendu et porté au pouvoir)sous prétexte qu’il ne gérait plus un parti, mais un État.

Ça, on le savait. Mais qu’il le veuille ou non, avait-il besoin de le dire ? Dëëg néxul nak

Et c’est là que tout a basculé.

Vous pouvez me contredire, mais vous savez que j’ai raison.

À défaut de taxer certains militants de « eupeul », ceux qui alertent sont accusés d’être frustrés, à la recherche d’un poste, ou pire, d’être des ennemis du projet. Même la brigade de veille de l’UCG, censée repérer les intrus et ce, gratuitement, n’est pas épargnée.

Résultat : beaucoup préfèrent croiser les bras et regarder en spectateurs.

Ce vide a donné naissance à des lobbys avec des avatars du genre Soldaru Diww ou Diww, adoptant ainsi la même posture que l’APR. Des répondeurs automatiques d’un DG s’en prennent désormais à ceux qui veillent.

Et on s’étonne que l’arbitre soit constamment sollicité pour la VAR ? Que Sonko se fasse insulter sans que personne ne réagisse ? Que le système perdure ?Sérieusement ?

Vous avez créé une limite.

D’ailleurs, la fameuse rencontre sur « Comment réussir la transition d’un parti d’opposition à un parti au pouvoir » m’a franchement fait beaucoup marré. Ceux qui y ont assisté n’ont visiblement rien compris qu’il n’ya pas de transition qui tienne tant qu’on a pas les jambes solides .Car la bataille, aujourd’hui encore, est médiatique.

Comme je le disais vous avez encore les jambes frêles. Il ne nous faut donc pas de l’oxygène comme réclamé mais de la testostérone.

De Sat Sadia

Dieyna SENE
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