Justice : il faut dissoudre l’UMS, si le juge TELIKO est sanctionné

« Il n’y a point de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice » Montesquieu

L’ARTICLE 4 des statuts de l’Union des magistrats du Sénégal dispose que L’UMS a pour but « de défendre et d’illustrer l’indépendance de la Magistrature telle qu’elle a été procla­mée par la Constitution sénégalaise et sus­citer chez ses membres l’esprit de réflex­ion, le goût de la libre discussion et de la recherche sur l’ensemble des problèmes judiciaires qui se posent à la profession ». Elu, puis réélu Président de l’UMS, le juge Souleymane TELIKO a représenté digne­ment les magistrats et défendu avec con­viction leurs intérêts moraux, matériels, et professionnels des magistrats depuis 2017. En première ligne sur tous les fronts pour l’indépendance de la justice, le Président de l’UMS a pris tous les risques, s’exposant personnellement, et mettant en péril sa carrière professionnelle, pour défendre ses pairs.

Si les 15 magistrats chargés de statuer sur le dossier TELIKO deviennent le bras armé de l’exécutif et concluent qu’il a commis une faute qui n’a jamais existé, ils feraient preuve d’une lâcheté in­nommable et commettraient un acte de haute trahison.

Si jamais, comme l’a illustré remarqua­blement le titre du journal WALF FADJIRI, les 15 magistrats du conseil de discipline « exécutent » le Juge TELIKO le lundi 30 novembre, alors ils « s’exécuteraient eux-mêmes » et montreraient aux sénégalais qu’ils ne méritent aucune considération, ni aucun respect (indignes de confiance).

Si jamais le juge TELIKO est sanctionné, il faudra que les magistrats dissolvent leur association (l’UMS). L’UMS n’aurait plus sa raison d’être. Il serait suicidaire pour tout magistrat, de reprendre le flambeau et de présider une association dont les membres se défilent à la première dif­ficulté, incapables de défendre celui qui les représente.

Dans une tribune publiée dans le jour­nal le Monde en date du 29 septembre 2020, les 2 plus hauts magistrats de l’ordre judiciaire, Chantal Arens, Présidente de la Cour de Cassation et François Molins, Procureur général près de la Cour de Cassation, ont critiqué publiquement le ministre de la Justice, Eric Dupont MORETTI, précisant qu’il est de la respon­sabilité du garde des Sceaux, de veiller constamment à préserver l’institution judiciaire de toute forme de déstabilisa­tion. Ces 2 hauts magistrats et la prési­dente du syndicat de la magistrature, Katia Dubreuil, n’hésitent pas une seule seconde à défendre leurs pairs lorsqu’ils sont la cible d’attaques violentes injustes, et infondées. Ces magistrats qui ne sont pas soumis, sont conscients de leur mis­sion qui consiste à défendre farouchement l’indépendance de la justice.

Loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats

Art. 65.- La limite d’âge des magis­trats, soumis au présent statut, est fixée à soixante-cinq ans. Toutefois, est fixée à soixante-huit ans la limite d’âge des mag­istrats occupant les fonctions de premier président, de procureur général et de pré­sident de chambre à la Cour suprême. Il en est de même pour les magistrats exer­çant les fonctions de premier président et de procureur général d’une cour d’appel.

D’aucuns disent que les faveurs accor­dées aux 12 magistrats sur les 15, en partic­ulier sur l’âge de la retraite, serait une des explications de « l’exécution annoncée » du Juge TELIKO. Le 30 novembre, Il ap­partient aux 15 magistrats de faire preuve d’impartialité, de dignité, d’honnêteté, de responsabilité et d’apporter un cinglant démenti aux intentions qu’on leur prête. A défaut, qu’il dissolve l’UMS et se soumette à l’exécutif (valets).

Seybani SOUGOU

S 24 heures

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