Depuis 2019, un nombre croissant de personnes empruntent la Route Atlantique ouest-africaine. Cette route migratoire, qui avait été particulièrement active en 2006, est redevenue une route fréquemment empruntée par les migrants. Seulement, les régions de Dakar, Fatick, Thiès et Saint-Louis sont ciblées comme étant les lieux de préparation de ces fameux voyages vers l’Eldorado, généralement les jours de grande fête au Sénégal.
Les migrants quittent généralement les côtes du Maroc ou de la Mauritanie vers les îles Canaries. Cependant, les départs sont souvent préparés depuis les côtes du Sénégal, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) qui a réalisé un monitoring des principaux lieux de départ de pirogues en direction des Îles Canaries (Espagne).
Ce rapport présente les principales données collectées, la méthodologie employée et les autres évènements identifiés par les enquêteurs le long des côtes sénégalaises. Entre janvier et août 2022, 10.637 migrants sont arrivés de manière irrégulière dans les îles Canaries. A l’inverse, au cours de la même période en 2021, on dénombrait 9255 arrivées. Ceci représente une augmentation de 15%… Selon l’Oim, les principales nationalités des migrants embarquant sur nos côtes sont composées de Sénégalais, de Gambiens et de Maliens, dont 99% d’hommes et 1% de femmes
Les Points focaux communautaires (Pfc) ont identifié 23 événements concernant d’éventuels départs ou préparatifs de départs depuis les côtes du Sénégal, entre le 1er juillet et le 31 août 2022. Ce chiffre représente une baisse de 30% parrapport aux 33 évènements identifiés entre le 1er mai et le 30 juin 2022.
Ainsi, 9 embarcations ont quitté les côtes du Sénégal, comparé aux 16 départs signalés entre mai et juin 2022, marquant une diminution de 44% du nombre de pirogues ayant quitté les côtes sénégalaises. Les enquêteurs ont indiqué que les départs sont souvent programmés les jours de grandes fêtes (Tabaski, Magal Touba…). L’Organisation internationale pour les migrations a comptabilisé 601 migrants qui ont emprunté une embarcation, contre 879 personnes enregistrées entre mai et juin 2022.
Ceci représente une baisse de 32% d’individus ayant quitté le Sénégal par voie maritime par rapport à la période précédente. Le rapport renseigne aussi que la plupart des pirogues partant du Sénégal se dirigent directement vers les îles Canaries, tandis que certains se dirigent d’abord vers la Mauritanie
L’on note aussi 7 évènements concernant des campagnes de recrutement irrégulières en vue d’enregistrer des candidats à la migration. Ce nombre est en baisse de 22% par rapport aux 9 campagnes observées dans la période mai-juin 2022. Pourfinir, 4 incidents mettant en péril la vie des migrants ont été enregistrés. Soit un incident de moins que le nombre rapporté pour la période de mai-juin 2022
En détaillant les évènements l’Oim souligne que 4 embarcations ont sombré dans l’océan Atlantique, sans compter les incidents sur des bateaux en mer, et enfin 3 événements sont liés au passage d’embarcations signalées en haute mer. Dans le rapport, l’Oim renseigne que les régions de départ des pirogues depuis le Sénégal (juillet-août 2022) sont Saint-Louis, Thiès et Fatick.
Concernant les potentielles difficultés rencontrées par les migrants, l’Oim pointe du doigt les embarcations surchargées et un risque accru de naufrages et de disparitions de bateaux en mer suite à la recrudescence des candidats inscrits ; la mauvaise qualité des embarcations augmentant le risque de naufrage ; Abus, extorsion et exploitation des migrants en raison de l’isolement des zones de départ et la vulnérabilité des candidats à la migration et du déséquilibre des pouvoirs
S Les Echos
