Le 1er septembre 2017, les musulmans du Burkina sacrifieront à la tradition de la fête de Tabaski. Jour de grandes réjouissances, chaque famille musulmane est appelée à immoler un mouton. Mais les poulets ne sont pas délaissés pour autant !
« Nous savons que tous les musulmans ne peuvent pas s’acheter un mouton compte tenu du prix élevé de l’animal », commence Adama, un vendeur occasionnel de poulet à Somgandé, dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou. C’est ce qui l’a poussé à venir aménager un espace et y a installé un hangar pour y vendre des poulets de chair.
L’affluence ? « Ça va un peu ». Les clients viennent se renseigner sur les prix et promettent revenir. « Nous pensons qu’à partir de demain (le reportage a été réalisé le 30 août 2017, ndlr), il y aura plus d’affluence », espère le commerçant qui fixe le prix de ses poulets entre 3 000 et 3 500 F CFA.
Un peu plus loin, se trouve un marché de poulets. Mahamadi Ilboudo, l’un des opérants des lieux, affirme que les clients se font encore attendre. Il confie que la Tabaski est une fête où les moutons sont logiquement prisés. Mais les citoyens se procurent aussi des gallinacées, ne serait-ce que par souci de goût. « Tu peux avoir des visiteurs qui n’aiment pas trop la viande de mouton. Il faut donc la viande de poulet pour leur faire plaisir », affirme-t-il.
Avec les moyens de bord
La préférence pour le poulet peut être motivée par un souci de quantité. Au marché de Tanghin, toujours à Ouagadougou, Sayouba Ouédraogo est venu acheter quelques poulets pour la fête. Selon ses dires, le mouton seul ne peut suffire à ses convives. Il lui aurait fallu deux moutons, mais compte tenu de ses ressources, il préfère prendre du poulet pour compléter.
La confraternité et la solidarité peuvent conduire à choisir à prendre le chemin des poulaillers. C’est le cas de Pascal. Il s’intéresse aux poulets pour souhaiter bonne fête à ses amis et à sa belle-famille. « Comme c’est la fête de nos frères musulmans, il faut leur faire plaisir en leur offrant quelque chose », a-t-il indiqué.
Enfin, une autre raison du choix porté sur les poulets est liée à la robustesse du porte-monnaie. « Moi je n’ai pas les moyens pour me procurer un mouton. Je suis donc venu voir si je vais pouvoir avoir quelques poulets ou pintades », a en effet confié un citoyen rencontré au marché de Tanghin.
Mais ce fidèle musulman peut être rassuré par ces propos que l’imam Alidou Ilboudo a confiés à Burkina24 : «Le sacrifice du mouton est une recommandation. (Cela signifie que) quand on arrive à l’accomplir, on est récompensé pour cela. Mais quand on est défaillant et qu’on n’arrive pas à le faire pour une raison justifiée, on n’est pas blâmé. Il n’y a aucune sanction pour cela. (…) La recommandation est de l’ordre de la famille musulmane et non de l’individu ».
Source burkina24.com