Entre 2009 et 2012, c’était la lune de miel entre les deux hommes, l’un Président de la République du Sénégal et l’autre Premier Magistrat de la capitale Sénégalaise. A partir du 29 juin 2014, les relations entre les deux anciens demi-frères «domou ndeey» changeront radicalement, et la descente aux enfers commença par l’envoi d’une mission de Vérification Administrative Financière (VAF) à la Ville pilotée par l’Inspection Générale d’Etat (IGE) pendant dix-huit (18).
Il fallait trouver des cafards dans la gestion du Maire opposant. Ainsi, naquit l’histoire de la caisse d’avance. Et pourtant la Cour des Comptes avait décerné un satisfécit au Maire de la Ville de Dakar en le classant meilleur Maire du Sénégal de 2009 à 2018.
Il entreprit des initiatives comme les blouses, le lait, la santé, l’informatique, le sport à l’école, les journées d’excellence, les volontaires de la ville, l’augmentation de l’enveloppe dédiée à la prise en charge médicale des indigents, les appuis Korité, Tabaski, Pâques, celle aussi dédiée aux bourses d’études locales et étrangères, la réforme du système de paiement des agents de la ville passant du billetage à l’ouverture de comptes bancaires, et surtout l’appui annuel aux dix-neuf(19) communes d’arrondissement d’un montant d’un milliard (1) francs CFA pour accompagner les différentes compétences transférées aux collectivités territoriales.
Dans ce rapport de l’IGE, dont Khalifa Sall détient une copie, il y’a que des félicitations et une recommandation proposée pour adapter la justification face aux nouvelles exigences modernes des fonds politiques logés dans l’une des caisse d’avance (la ville en dispose au moins une quinzaine).
Brèche saisie pour diaboliser et calomnier le Maire opposant encombrant. Les grands chantiers de la Ville de Dakar bloqués, la gestion des ordures dévolue aux collectivités territoriales arrachée à la Ville au profit du Ministère du Cadre Vie, l’emprunt obligataire de vingt (20) milliards bloqués par le Véto du Président de la République. Il est à rappeler aussi que Khalifa SALL a été révoqué injustement comme Maire de Dakar en 2018 et empêché de siéger à l’assemblée nationale. Malgré son éligibilité avec le rabat d’arrêt suspensif, le régime de Macky Sall l’empêcha d’être candidat en février 24 février 2019.
En utilisant la justice, cet ultime acte consacre le premier coup de couteau de Macky Sall contre Khalifa Sall
Après trente-deux (32) mois de prison, gracié le 19 septembre 2019 sans son accord, il emprunte la route vers l’Essentiel, pour une tournée dénommée Mottali Yenne en guise de continuité de son périple de 2017. Entre temps, en fin tacticien et expérimenté homme politique, il avait mis en place la coalition Yewi Askan Wi. Cette coalition afflige une deuxième défaite au Pouvoir en place
Fervent défenseur et acteur des dialogues précédents sous le régime socialiste, Khalifa Sall avait pris part à cette concertation nationale en défendant toute l’opposition radicale absente, contrairement aux autres qui auraient décrété leur nonparticipation, acte son exclusion de la coalition. Bien que le processus électoral de la 12ème élection Présidentielle avait franchi plusieurs étapes, notamment la publication officielle de la liste définitive des candidats par le Conseil Constitutionnel.
A travers une adresse à la Nation le 3 février 2024, le Président de la République prit le Décret n°2024- 106 portant abrogation du décret 2023-2283 convoquant le corps électoral le 25 février 2024, reportant ainsi le seul et unique scrutin fixé par la charte Fondamentale
Cette fois- ci, pour des questions de principes, le Président Khalifa SALL et sa coalition n’ont pas donné suite favorable au deuxième dialogue national. Dix ans après la défaite aux locales de 2014, Macky Sall a voulu se venger de l’affront subi aux municipales de 2014 en sabotat l’élection Présidentielle du 24 mars 2024. Il a préféré soutenir son opposant le plus farouche Ousmane Sonko plutôt que le seul et unique opposant qui avait accepté de répondre au premier dialogue national ouvert le 31 mai 2023
Soit le second coup de couteau poignardé à l’ancien édile de la Ville de Dakar
Victime d’une campagne de manipulation et de diabolisation dans les réseaux sociaux, par une certaine presse en ligne, et audiovisuelle, c’est pourquoi le candidat de la Coalition Khalifa Président n’a vu que du feu au soir du 24 mars 2024.
Homme d’Etat, incarnant la troisième voie, celle de la stabilité et de la réconciliation nationale, Khalifa Sall avait des chances de se qualifier au second tour et devenir le 5ème Président de la République du Sénégal. Le leader de Taxawu Sénégal, avec un programme articulé autour de la tryptique l’Humain, la Terre et l’Eau était bien parti avec une bonne précampagne.
L’écrivain et historien Guinéen Djibril Tamsir Nianie dit : «l’Homme est pressé, et le temps est long mais chaque chose à son temps».
Moustapha DIENG Coordonnateur Départemental Taxawu Sénégal/Koumpentoum
